"Ce
qui étonne chez ce jeune
poète, c'est la
"précipitation" (au sens
chimique) d'une inspiration
ailée dans l'ordonnancement
d'une forme lapidaire,
cristalline. Nul mot, nulle
virgule à retrancher : nous
sommes dans la perfection du
dire, dans son mouvement
comme dans son étendue, au
plus proche du secret (et
noué) à la grande table où
s'orientent les horizons."
(Maurice
Nadeau, extrait de la
"quatrième" de couverture du
livre.)
La Parole est
fragile,
Imprimerie de Cheyne, Le
Chambon sur Lignon,
1981.
Des mots
qu'il eût aimé écrire lui
venaient à la tête, des
phrases précieuses qui lui
faisaient fête,
réchauffant son coeur,
sans rien nommer pourtant
de façon précise. Ce
n'étaient pas vraiment des
signes, mais d'invisibles
fils qui brillaient dans
l'air, comme les oiseaux
pourraient en transporter
s'ils transportaient pour
la becquée des vers
luisants en pleine nuit
(extrait,
p. 22).
Émondes,
première éd. Solaire,
1981. Deuxième édition,
revue et augmentée,
éd. Fata Morgana,
Montpellier, 1986.
La poésie
est partagée tout entière
entre le désir du pays qui
n'existe pas et le besoin
du lieu commun : entre
l'ailleurs et le poncif,
ses deux génies
contradictoires.
(extrait,
p. 17)
Dans la paume
du rêveur,
éd. Fata Morgana,
Montpellier, 1984, 72p.
Que
savons-nous de la fenêtre
grise où la nuit montre
tout à coup son visage de
faïence ? Lorsque mourir
cogne à la vitre, la
chambre est un coffret
odorant de bois clair.
(extrait,
p. 15)
Un dimanche
après-midi dans la tête,
P.O.L, 1984
Une
édition nouvelle (revue et
modifiée) de ce livre a paru
au Mercure de France en
1996
«Ce
pourrait être sur une
plage où souffle un vent
maussade à la fin de
l'été. Il importe qu'en
cet endroit la terre soit
plate et basse, avec de
larges perspectives, des
bouteilles à demi enfouies
dans le sable et des
papiers qui volent. Il y
aurait aussi de frêles
cabines blanches en
contrebas de la promenade,
des sortes de
confessionnaux ou de
minuscules chapelles aux
portes closes dont
l'unique ornement serait
une espèce de rosace
découpée dans le bois
peint.»
"Une
histoire de bleu épouse le
rythme de la mer,
l'énigmatique régularité de
la marée, l'étendue infinie,
le mouvement ininterrompu,
le lyrisme des vagues, la
peur puis le repos résigné,
la plénitude d'une pluie
fine qui descend du ciel. Ce
long poème explore nos
désire d'infini : bleus sont
la mer, l'écriture, Dieu,
l'amour, la mort, et toutes
nos chimères. Que cette
poésie, comme les petits
poèmes en prose de
Baudelaire, est limpide à
apprendre par coeur"
"Dans
un livre très intime,
l'Écrivain imaginaire,
Jean-Michel Maulpoix
affronte le thème
inépuisable de la création
littéraire. Sous l'apparence
policée d'un essai délicat
et mélancolique, il creuse
au plus secret d'un métier
tabou et, à force
d'humilité, en souligne
l'aride magnificence."
Hugo Marsan,
Le Monde, 23 juin
1994.
Un
dimanche après-midi
dans la tête,
Mercure de France, 1996
(nouvelle édition)
(Dans
sa première édition, en 1984,
chez P.O.L, ce livre avait
obtenu le Prix Max Jacob)
"En
1984, paraissait Un dimanche
après-midi dans la tête chez
POL. Son auteur avait 32
ans. L'ouvrage, réédité
aujourd'hui par le Mercure
de France, nous permet de
constater que le recueil n'a
rien perdu de sa force.
Maulpoix emprunte à Michaux
le goût de la précision, de
la phrase efficace, de
l'image sans sensiblerie."
Laurent
Lemire, La Croix,
28-29 janvier 1996.
Domaine
public,
Mercure de France,
1998.
"Dans
Domaine public,
Maulpoix sort de sa réserve
habituelle, et travaille à
la manière des romanciers et
des biographes sur ce
matériau brut qu'est une
vie. Ici, la sienne. Il fait
sauter les barrières
artificielles qui séparent
l'écrivain, l'intellectuel
et "l'homme"! Il pratique
une sorte de nu intégral
pudique, révélant avec le
même frisson, la même
intensité, l'enchevêtrement
harmonieux de ses passions
poétiques et de ses passions
amoureuses."
«Je consacrai naguère un
petit opuscule au
filigrane bleu de l'âme. À
la force d'aimantation du
large, nos stations
prolongées sur les quais,
les yeux vers quels
lointains tournés ?
Nous rêvions d'autre
chose, inexorablement.
Ce n'était pas d'Azur
diaphane que je parlais :
loin des cieux éthérés,
toute l'épaisseur et la
substance, en nous, de cet
instinct de ciel, sa
manière par exemple de
respirer l'odeur de sel,
d'aller pleurer au cinéma,
ou de choisir, l'hiver,
pour la tiédeur, des pulls
et des chemises...»
«Mes
bagages à peine déposés
dans l'une de ces chambres
d'hôtel où les sommeils
humains se mélangent, ce
sont les rues et leurs
passants qui me réclament.
Je marche à l'aventure,
peu soucieux des
itinéraires. Un carnet
m'accompagne. De vol ou de
route, il enregistre. Il
retient les phrases de mes
pas. La douceur de l'air
sur la peau. Ou les
méandres compliqués de
l'amour et de la pensée.
Toutes les villes voyagent
dans mon corps.
En route vers les
lointains, je cherche le
plus proche. Quelques
averses de pluie fine dans
l'intervalle... Des chutes
de ciel, des chutes de
signes : ma table
d'écriture et
d'orientation.»
«Quelqu'un
marcherait sur la neige,
sous un ciel jaune et gris
d'hiver. À pas lents, un
peu lourds, qui se
rapprochent ou qui
s'éloignent. Juste une
silhouette, enveloppée
dans un manteau de laine
noire. Un rudiment de
signe sombre cerné par la
blancheur. Allant, sans
que l'on sache pourquoi,
ni vers où. Devant lui,
nul chemin visible.
Seulement l'hiver qui
tombe, recouvrant sans un
bruit l'empreinte de ses
pas sur la neige.
Quelqu'un marche dans le
silence. Quelqu'un
s'efface dans l'invisible.
Sans paroles, sans parfum.
Personne à son côté.
Parfois levant la tête.
Parfois baissant les yeux.
Mais c'est en lui que
tombe la neige où il
continue de marcher.
Neige : le nom d'autre
chose où chaque pas
s'enfonce de son poids
d'énigme.»
Une histoire de bleu suivi
de L'instinct de ciel
- Préface d'Antoine Émaz -
Collection Poésie/Gallimard
(n° 412), 2005
«Une histoire de
bleu date de 1992, L'instinct
de ciel, de 2000. Ces
œuvres de la maturité succèdent
à des volumes de poésie et
d'essais ; à huit ans de
distance, les deux titres se
font écho dans leur
questionnement du bleu, du
blues, face à l'immense de la
mer ou du ciel. Ce n'est pas là
pur oubli de la terre, juste un
lucide constat d'une marée basse
de l'Histoire : "Pas de vagues,
surtout pas de vagues, se
répètent ceux qui les
gouvernent. Il faut tenir
jusqu'au printemps. Mais le
printemps ne viendra plus. C'est
l'hiver. On attend la neige." Ou
bien : "La comédie humaine
récite avec des couacs sa
monotone histoire aux terrasses
des cafés et sur les bancs
publics de partout". "Grise est
la demeure du présent". Dès
lors, l'écriture va se fixer sur
la persistance fragile de vivre
à travers les amours et les
morts, le quotidien simple des
"journaux du soir" ou du "carnet
d'un éphémère".On aurait
cependant tort de penser à une
poésie narcissique : si le "je"
est présent, il est diffracté à
travers d'autres figures : tu,
il, on, nous... Ce mouvement
dans l'énonciation est une des
structures d'Une histoire de
bleu. Le poète se détache des
hommes autant qu'il se confond
dans leur humanité sans gloire,
mais désireuse de beauté. La
poésie de Maulpoix tient aussi
bien à l'aveu des défaites, des
bleus à l'âme, qu'à sa
résistance instinctive au
nihilisme. Autrement dit, c'est
une œuvre qui touche par ses
tensions internes et sa capacité
de sourdine. A kind of blue.»
Antoine Émaz.
Le Boulevard des
capucines ne doit pas son nom à
ces petites fleurs simples, de
couleur orangée, jaune ou rouge,
qui grimpent en été le long des
vieux murs, mais à l’ordre des
capucins, ainsi nommés à cause
de leur vêtement, fait d’une
tunique grossière et d’une
capuche longue et pointue.
Il existait naguère, près de
l’actuelle Place Vendôme, un
Couvent des capucines, où fut
enterrée Madame de Pompadour. Ce
couvent fut détruit.
Que se passe-t-il dans la
tête d'un petit garçon? Pour
répondre à cette question,
Jean-Michel Maulpoix donne la
parole à Louis. Et nous voilà
transportés, comme par
enchantement, dans le monde
inconnu d'un enfant de trois
ans, à la fois proche et
lointain...
Sensible, émouvant, souvent
drôle, ce Journal d'une enfant
sage est le livre d'un
écrivain qui sonde les
mystères de l'enfance et celui
d'un père qui témoigne de sa
tendresse infinie pour son
fils.
Le voyageur à son retour,
éd. Le Passeur, 2015
"Tout le monde aime
voyager. L’homme seul (le
contraire du solitaire), l’homme
esseulé, entend peupler cette
solitude, paysage de
contemplation dont il n’est plus
très familier. Il n’est fait,
cet homme, que de mots, de
visages, de gestes empruntés. Il
vit, en quelque sorte, au-dessus
de ses moyens."
Dans cette Hirondelle
rouge, dont le titre fait
écho aux toiles oniriques de
Joan Miró ("L’Hirondelle éblouie
par l’éclat de la prunelle
rouge"), Jean-Michel Maulpoix
évoque avec beaucoup de pudeur
ses parents disparus. En des
tableaux très courts, il dresse
d'eux des portraits
fragmentaires et intimes.
Comment continuer à vivre et à
écrire, telles sont les
questions que pose le fils et
que tente de résoudre le poète.
«Qu’opposer d'autre à la nuit
que la phrase muette du désir?»
Avec une prose poétique
inimitable, Jean-Michel Maulpoix
livre un récit qui tient autant
du tombeau que de
l’autobiographie, où l’écriture,
la vie et la mort sont
étroitement mêlées.
(Prix Roger
Kowalski, Prix Alain Bosquet)
« Jean-Michel
Maulpoix n'écrit pas pour
tenir le désespoir à
distance, au contraire, il
donne des mots au chagrin
qui le dévaste. »
«Lorsque
mon père puis ma mère
disparurent, j’écrivisL’hirondelle rouge,
livre dans lequel j’évoquais
la fin de leur vie et
cherchais à la douleur une
issue. Mais la parution de
cette suite de proses ne mit
pas un terme au travail de
deuil : j’écrivis encore,
durant plusieurs mois, des
pages, parfois violentes, où
je devais aussi bien continuer
de creuser la plaie d’angoisse
ouverte par la perte de mes
parents que formuler avec plus
de force ce désir de vivre
dont l’apparition rêvée d’une
hirondelle rouge avait un
temps figuré le retour… Ainsi
est néLe jour venu,
d’abord affrontement direct
avec l’ombre de la mort qui
menace, puis accession à une
sorte de paix dans la simple
lumière d’un jour qui se lève.
Quel est le point commun aux
deux faces de ce livre, l’une
obscure et l’autre lumineuse,
sinon l’idée d’attachement?
L’écriture, qui noue des mots
ensemble, veille sur nos liens
: attachement aux êtres chers
et à leur mémoire, à ce monde
et à sa beauté, à la terre qui
nous porte comme à la langue
que nous parlons et qui permet
de maintenir le fil de la
présence.»
Minuscules
tombeaux,
avec des dessins de
Christian Gardair, Éditions
Hautécriture, La Villedieu,
1987.
Recherche du
soleil levant,
Aquarelles de Christian
Gardair, Fata Morgana, 1990.
Le Bouton de
nacre,
conte, éditions Nahu ja,
gravures de Philippe Blanc,
1992.
Chemins de
traverse,
Encres d'Henri Michaux, La
Maison des amis des
livres, Paris, 1994.
Le Beau jour,
avec des photographies
de Patrick Bogner et
Stéphane Spach, éditions
Le Bateau de papier,
Strasbourg, 1994.
Strasbourg,
Bateau de Papier, 1994.
Grand in-4 (370x275mm)
relié en cartonnage
d'éditeur noir sous
jaquette illustrée, 152 p.
Très beau livre de
photographies. Les auteurs
nous font visiter l'Alsace
en ballon et nous la font
découvrir depuis les airs.
On se rend alors compte de
l'existence d'un paysage
tout en camaieu de
couleurs, en géométrie, en
symétrie et en cassures.
Magnifiques couleurs.
L'expression
"la matinée à l'anglaise",
empruntée à Jean-Jacques
Rousseau, désigne dans La
Nouvelle Héloïse un
après-midi de bonheur
partagé par la société
élective de Clarens (...)
Il fallait détailler la
substance de ce moment
unique : il forme le noyau
lyrique de cet ouvrage
dont tous les fragments
convergent vers une même
transparence, pareille à
une chambre d'échos.
extrait,
p. 11.
Papiers froissés
dans l'impatience,
Champ vallon,1987.
Les Abeilles de
l'invisible,
Champ vallon, 1990.
Essais
critiques
Henri Michaux,
passager clandestin,
Champ vallon, 1985.
Jacques Réda, le
désastre et la merveille,
Seghers, 1986.
"Ce
que montre Jean-Michel
Maulpoix, c'est que
l'incertitude et la
dépossession sont le chemin
à inventer de notre force
véritable. Car on n'écrit
pas pour marquer, un peu à
la façon des lapins, le lieu
d'un pouvoir ou d'une
maîtrise. Et la poésie est
la preuve -parfois criante,
souvent voilée - que nous
n'appartenons pas qu'à
nous-mêmes."
Dominique
Grandmont, L'Humanité,
2 février 1996.
« Fureur et
Mystère » de René
Char,
Gallimard, 1996.
"Sa
poésie est révélation de la
poésie, poésie de la
poésie", a écrit Maurice
Blanchot de René Char. Dans
un ouvrage synthétique,
Jean-Michel Maulpoix se fait
l'éclaireur d'une parole
oraculaire, parfois obscure
pour ceux qui répugnent au
commerce des Pythies...
Pédagogue appliqué, il livre
les clefs d'un recueil situé
au coeur de l'oeuvre du
poète, puisqu'il contient
l'expérience des années
essentielles : celles de la
guerre."
Thierry
Bayle, Le Magazine
littéraire, février
1996.
La "poétique du texte
offert" intéresse un large
corpus d'ouvrages lyriques:
offrandes funèbres ou
amoureuses, textes religieux
ou poésies de
circonstance.... Ces oeuvres
ne sont pas seulement
anciennes, liées à des
pratiques liturgiques ou
poétiques aujourd'hui
tombées en désuétude; leur
nombre s'est enrichi à tous
les âges de notre culture.
L'étendue et la relative
indétermination de cette
catégorie de textes
s'accroît également du fait
qu'à la typologie des formes
relevant explicitement de
l'offrande, s'ajoutent ces
grands poèmes louangeurs que
sont par nature les odes et
les hymnes. On est dès lors
conduit à se demander si ce
geste même de "donner" et
d'offrir un texte ne
constitue pas une sorte de
mise en abyme de l'écriture
poétique elle-même, et si la
poésie n'entretient pas dans
son essence une relation
spécifique à l'offrande.
Henri
Michaux, corps et
savoir,
E.N.S éditions, 1998 (en
collaboration avec
Pierre Grouix)
Ce volume réunit les
contributions du "séminaire
Michaux" qui s'est tenu à
l'ENS de Fontenay entre 1996
et 1999. Il rassemble des
études qui portent sur la
question du corps, centrale
chez ce poète qui entend
"approcher le problème
d'être" au travers de
malaises et de violences
réelles ou imaginaires dont
le corps se fait le théâtre.
"Dans
le travail de sape de
Michaux, par exemple, ou
dans l'homme "malade du
langage" (...) qu'inventa
Louis-René des Forêts,
Maulpoix repère les
cassures, les rythmes
brisés, le moi insituable et
pluriel, la conscience
malheureuse du lyrisme
contemporain... Il analyse
justement ce qu'il nomme un
"lyrisme critique",
un lyrisme qui ne se
laisserait pas enfermer, tel
Narcisse, dans un monde à sa
seule image;3
Patrick
Kéchichian, "Le lyrisme,
lieu vif de la poésie
moderne", in Le Monde
, 19 mars 1998.
À l’origine de ce volume est
un essai, La voix d’Orphée,
publié sous cette même
couverture en 1989, et
auquel j’ai récemment
souhaité apporter quelques
modifications en vue de sa
réédition.
Jugeant utile de le nourrir
d’un plus grand nombre
d’informations concrètes,
susceptibles de servir
l’entente de la notion de
lyrisme, à un moment où
celle-ci est l’objet d’un
certain regain d’intérêt,
j’ai ajouté au texte initial
plusieurs nouveaux chapitres
: sur l’histoire du
néologisme, l’ode, l’élégie,
l’inspiration, la voix… Ces
ajouts furent bientôt tels
que le texte initial doubla
de volume : un nouveau livre
vit le jour…
Écrire sur le lyrisme, sans
doute est-ce donc osciller
sans cesse entre l’adhésion
et le refus. Gagné tantôt
par la ferveur, tantôt par
le soupçon. Tantôt
convaincu, tantôt irrité. Et
c’est risquer à tout moment
de s’y laisser aller
soi-même. Pour résister
autant que possible à de
telles sautes d’humeur, je
me suis surtout attaché à
lester cet ouvrage de
citations nouvelles et de
descriptions historiques,
souhaitant simplement
contribuer ainsi à enrichir
la compréhension d’une
notion dont il appartient en
définitive à chacun de se
faire sa propre idée.
« À
côté des œuvres des poètes
eux-mêmes, il y a dans ma
bibliothèque quantité de
livres sur la poésie, et
quelques-uns sur l’écrivain,
sur l’écriture. Très peu sur
le poète... La critique a
curieusement laissé cette
figure à l’abandon.
Ayant un peu le goût des
mots perdus, j’ai souhaité
observer ici quelques
figurations du poète, durant
cette période dite moderne
qui le voit précisément
engager lui-même son propre
procès. Et puisqu’il se
portraiture volontiers en
funambule, en sonneur de
cloches, en pendu ou en
araignée, on verra que ce
sont pour beaucoup des
affaires de cordes et de
fils (d’encre) qui
l’occupent. Perplexe, occupé
à tisser des liens, penché
sur son ouvrage plutôt que
tourné vers l’Azur, le poète
tardif est critique avant
tout. Étudier ses figures,
c’est dès lors s’inquiéter
du maintien de la poésie ;
c’est interroger son
pourquoi, son sens et sa
valeur. »
La poésie
touche à sa fin. Elle s’achève
à présent.
Peut-être n’y aura-t-il
bientôt plus rien à écrire.
Peu soucieux « d’extravaguer
du corps », les contemporains
renoncent à se mesurer à
l’impossible avec des mots.
Aussi bien que dans la
marchandise, ils trouvent dans
la stupéfaction leur content.
Bousculés dans le tohu-bohu
des villes, roulés dans la
farine des images, ayant jeté
l’éponge, ils ne cherchent
plus guère à reprendre pied
sur la terre dont ils se sont
eux-mêmes exclus.
Ceci est un livre d’adieux à
ce qui se perd ou qui a déjà
disparu : le poème, tissage de
figures, objet de beauté,
densité de faits de langue,
respiration accélérée ou très
lente de la pensée. Évidence
et perplexité.
La poésie sur sa fin se
retourne mélancoliquement vers
les voix chères qui se sont
tues. Le poème, tel que nous
l’avons aimé, dit-elle, est un
objet perdu.
Dire adieu : c’est signifier
pourtant que quelque chose
doit encore être écrit… En
souvenir du poème. Comme on
viendrait entretenir sa tombe
pour en garder mémoire. Ou
construire sa dernière demeure
: une simple boîte clouée. «Le
minuscule tombeau, certes, de
l’âme.»
Rainer Maria Rilke, Lettres
à un jeune poète,
Gallimard, "Foliothèque",
2006.
« Ces Lettres à un
jeune poète sont l'oeuvre d'un
poète exemplaire. Elles ont été
écrites par celui dont son ami
Rudolf Kassner affirmait qu'il
était poète "même quand il ne
faisait que se laver les mains".
Rilke vivait intégralement,
absolument, la condition de
poète, au point de ne pouvoir
poser le dialogue humain,
amical, fraternel, que dans
l'espace d'une méditation sur le
sens de son art. [...]
Cette correspondance tourne
autour d'un motif central qui y
revient obstinément : "que vous
laissiez, patiemment et en toute
confiance, cette grandiose
solitude accomplir en vous son
travail". De sorte que le
nécessaire approfondissement de
la confiance en soi l'emporte
ici catégoriquement sur toute
"éducation" littéraire. Rilke
s'attache à fortifier le propre
et le possible de son
interlocuteur et de son lecteur.
C'est à cela, sans doute, que
tient pour une grande part le
succès de ces lettres. Ce sont
d'abord des lettres sur
l'existence.(...)"
Pour un lyrisme
critique, éditions
José Corti, 2009.
Lyrisme critique :
L’expression peut surprendre,
tant il s’attache d’ordinaire au
lyrisme une idée d’emportement
peu propice à la réflexion. Et
pourtant cette parole poétique
fiévreuse et débordante, qui
volontiers se nourrit de crises,
ne saurait se réduire à
l’épanchement d’une émotion.
Elle porte de longue date la
méditation à même le chant. Sous
ses formes les plus modernes,
elle constitue ce lieu critique
où la poésie s’examine et se
redéfinit elle-même.
En vers comme en prose, elle se
pose des questions essentielles
qui touchent à son pouvoir, ses
limites et sa valeur. Voici la
résistance et le savoir du poème
mis en cause, aussi bien que son
volume et sa forme, sa musique
et son phrasé, son aptitude à la
célébration ou son rapport avec
le quotidien. Ainsi l’étude du
lyrisme engage-t-elle à décrire
les enjeux de la poésie et à
dénombrer ses biens pour
affirmer la continuité et le
sens de sa tâche. C’est là une
manière de répondre à
l’impuissance et au désarroi qui
la frappent.
Choix de poèmes
de Paul Celan, présenté
et commenté par Jean-Michel
Maulpoix, Gallimard,
Foliothèque.
Comment lire Paul
Celan ? Sans doute n’est-il pas
de réponse satisfaisante à cette
question que tout lecteur ne
peut manquer de se poser et qui
d’emblée le mène jusqu’au cœur
obscur de cette œuvre si
étrange. La poésie de Paul Celan
met sa propre lecture en
difficulté par la nature même de
son écriture. Elle ne se
contente pas d’être ardue, elle
rend incertaine la notion de
compréhension, et, à travers
celle-ci, notre relation même au
langage. Plus spécifiquement,
elle est faite pour nous
dérouter, puisqu’elle tient
délibérément en échec la
maîtrise et l’aisance supposées
d’un lecteur savant, et invite à
établir une relation humble au
poème, faite davantage
d’imprégnation – par relectures
successives – que d’efforts
d’analyse. Ici, une voix
s’attache à faire entendre les
conditions dans lesquelles elle
prend la parole et le sort
qu’elle lui fait subir. Un
souffle voudrait que l’on prête
attention à sa respiration
propre. Une main tendue espère
le serrement d’une autre main.
La musique inconnue,
éd. josé Corti, 2013
"La musique me reste
inconnue. Je ne suis pas
musicien, et le corps du seul
instrument dont je joue est
rempli d’encre noire… Aussi ne
lira-t-on pas dans ce livre, à
proprement parler, une étude sur
la musique, mais une suite
d’essais sur certaines idées que
l’écriture poétique s’en fait et
sur les songeries qu’elle
développe à son propos. Puisque
depuis toujours « les routes de
musique et de poésie se croisent
», les pages qui suivent
s’attardent un peu sur ce que
pensent les mots de la belle
inconnue qui s’éloigne…"
Par quatre chemins,
Francis Ponge, Henri
Michaux, René Char,
Saint-John Perse,
éditions Pocket, 2013.
L’objet de cet essai
n’est pas seulement pratique :
proposer une introduction à la
lecture de quatre grandes œuvres
poétiques du XXe siècle. Il
répond également à un projet
critique plus subjectif et
personnel : affirmer la présence
vivante de la poésie en un temps
qui la néglige ou la dénigre. Il
n’est en effet pas rare de lire
aujourd’hui ici ou là des propos
affirmant que le poème n’a plus
lieu d’être et que la poésie est
une « vieille lune »
inadmissible, astre mort et
tâche périmée… Certes, bien
téméraire apparaîtrait celui qui
se présenterait encore, à
l’instar d’Hölderlin, comme un «
Ange du jour », messager de la
lumière, ou qui prétendrait
toujours, comme Rimbaud, au
titre de « suprême savant »… Les
prophètes actuels sont plutôt de
mauvais augure. Ainsi que
l’écrivait René Char « Le temps
n’est point votif et l’homme
n’accomplit que des destins
ruineux ». Cette époque n’est à
coup sûr guère propice au poème
entendu comme une célébration ou
un éloge.
La poésie n'est pas
réductible à un genre. Elle
excède les catégories et met à
mal les définitions, tant elle
n'a de cesse de "brûler
l'enclos" (René Char) et
"d'aller plus avant" (Paul
Celan). Les essais réunis dans
ce volume s'attardent sur
quelques œuvres modernes qui, à
des titres divers, manifestent
ces franchissements (Guillaume
Apollinaire, Rainer Maria Rilke,
Maurice Blanchot, Christian
Dotremont...). Ils esquissent
par ailleurs plusieurs portraits
de poètes, en chiffonnier, en
arlequin, ou en épistolier...
Ils illustrent une pensée de la
poésie comme parole soucieuse de
la vie terrestre et qui
interroge notre finitude.
Les
100 mots de la poésie,
collection "Que sais-je?", éd.
P.U.F, mars 2018 - 9 euros.
"Ce
volume ne constitue ni un
lexique idéal ni un dictionnaire
abrégé de poétique. J'y ai
simplement retenu quelques-uns
des termes autour desquels
s'organise mon entente de la
poésie. C'est donc à travers le
filtre d'un choix subjectif
qu'une approche critique est ici
proposée. Irréductible à une
définition simple, la poésie
incite à réunir autour d’elle
une constellation de mots qui
l'éclairent par facettes. Il y a
là des verbes qui disent les
gestes d'un travail (couper,
lier) et d'autres qui désignent
des mouvements du corps et de la
pensée (se retourner, s'en
aller). Il y a des substantifs
qui marquent l'étendue d'un
champ d'expérience (chair,
terre, mémoire, désir), d'un
espace préféré (paysage,
jardin), ou d'objets (fenêtre,
fontaine), ou d'états (fureur,
mélancolie, douceur) et de
formes (alexandrin, ode,
fragment)… Il y a même des
pronoms (je et tu) : c'est ainsi
l'expérience humaine qui défile
au gré de l'ordre alphabétique
et déborde des livres. Peut-être
est-cela même qu'il faut retenir
de ce modeste lexique : la
poésie est moins faite pour
aboutir à un beau livre que pour
nous rendre à la vie même."
"Une
histoire de l'élégie",
essai aux éditions
"Pocket". 2018.
"Qu’entendez-vous par élégie ? A
cette simple question, la
réponse est apportée le plus
souvent sans grande hésitation :
un poème plutôt plaintif, qui
évoque la fuite du temps et
déplore la disparition d’êtres
chers. Cette définition, bien
sûr, n’est pas fausse, et nombre
de textes la confirment, mais
elle ne rend pas compte de la
variété, la souplesse, la
profondeur réflexive, ni la
sophistication de ce genre
dont les pages les plus nobles
méditent sur le sort commun,
évaluent nos raisons d’être,
mesurent le prix réel des biens
et des attachements terrestres,
et mettent en avant des valeurs
de lucidité et de courage. Il
convient de le dire d’emblée :
l’élégie peut être d’une
richesse morale et philosophique
tout opposée aux stéréotypes
moqueurs qui n’y voient qu’un
discours larmoyant recueillant
les larmes de cœurs blessés dans
des mouchoirs mouillés.
Anatomie
du poète
dans la collection "En lisant
en écrivant", éditions
José Corti. (2020)
"De quoi est-ce fait,
un poète ? De quelle conjonction
étrange de chair et de mots ?
Est-ce que cette sorte de
créature dont certains disent
avoir observé la disparition
existe réellement ? N’est-ce pas
là une chimère, une construction
de la poésie même qui se plaît
aux êtres de paille, de plume et
de papier ? Pour dévider le fil
de ces questions, voici déjà
longtemps que je songe à
esquisser une « anatomie du
poète », au sens ancien du mot,
tel qu’il fut utilisé en
Angleterre, en 1621, par Robert
Burton dans son Anatomie de la
mélancolie, d’analyse
méthodique, de mise à nu et en
lumière.
"Les cent mots de
Paul Verlaine", P.U.F, que
sais-je, 2021.
Ni précis
d’histoire littéraire, ni
abrégé biographique, ce petit
livre est un lexique qui
invite à visiter l’imaginaire
poétique de Paul Verlaine à
travers ses motifs et ses
formes. Or ce poète est
déroutant par sa trompeuse
simplicité : son œuvre
illustre la poésie là où elle
paraît la plus immédiate, mais
s’avère la plus insaisissable.
(lire
la suite...)
"Maulpoix es
un nombre a tener pero que
muy en cuenta. Por eso este
leve anticipo nos sabe a
poco. Miguel Casado lo
presenta como un cruce entre
el pliegue y la divagación.
Nosotros lo vemos entre el
diorama y el emblema. En el
espacio europeo de la lírica
Maulpoix se nos presenta no
sólo como un poeta lúcido
sino como un necesario
pensador."
Le
monologue de l'encrier.
The inkwell's monologue
(Traduction en langue anglaise
par Dawn Cornelio) - Halifax
(Canada) : Editions VVV
Editions, 2005. Edition
bilingue
Recueil inédit de
l’auteur de Une histoire de
bleu, Domaine public, Chutes
de pluie fine, avec une
traduction de Dawn Cornelio,
spécialiste de la poésie de
Maulpoix.
Une
histoire de bleu,
Presses Universitaires
d'Ewha, Corée du Sud, avril
2005, traduction en coréen
par Seon ah-Chung.
Kékversek,
traduction hongroise d'Une
histoire de bleu,
accompagnée d'extraits de
L'Ecrivain imaginaire et
d'une préface, par Enikö
Sepsi, Typotex éd, Budapest,
2008, 150 p.
O Modrini,
traduction slovène d'Une
histoire de bleu,
par Nadja Dobnik, éd.
Poetikonove Lire, Ljubljana,
2008, 126 p.
Eine Geschichte vom Blau,
traduction de Margret
Millischer, Erata ed. Leipzig,
2008. édition bilingue, 187p.
"Der Farbe des
Meeres und des Himmels, der Farbe
von Felswänden und
Regen ist
dieses Buch gewidmet. Neun
Episoden beschreiben jenes Blau,
das nicht nur
für Sehnsucht und Hoffnung steht,
sondern für das Leben
selbst. Wäre
die Farbe ein Wort, sähe es sich
von Maulpoix in eine Geschichte
aus Liebe,
Fernweh, Freude und Leid
verwandelt, in der sich das
Schicksal der
Menschen spiegelt. In
Landstrichen, Worten und
Geräuschen
findet der Dichter das Blau,
beschwört es herauf zu einem
Tanz von
Bildern, die ineinander greifen
und zu klangvollen Prosagedichten
verschmelzen. "
Schritte
im Schnee, traduction
en langue allemande de Pas
sur la neige,
par Margret Millischer.
Leipziger Literaturverlag,
2012
Avec des
dessins de Rita Lü
"Comment composes-tu la neige
? Et comment l'écrivez-vous ?
Le prélude éponyme de Debussy
a donné l'impulsion à ces
textes. Et la musicalité
caractérise le langage de
Jean-Michel Maulpoix. Il se
consacre au phénomène naturel
« neige » dans ses différentes
déclinaisons, aborde le
travail de l'artiste, fait
revivre des souvenirs
d'enfance, va au fond des
fines nuances de la neige, qui
semble avoir perdu sa couleur.
Des pensées sur la volatilité
et la fugacité de la vie, sur
l'amour, la naissance et la
mort accompagnent les pas dans
la neige qui laissent des
traces à peine visibles. Dans
des instantanés artistiques,
Maulpoix se consacre à
l'invisible, l'inexprimable et
l'inaccessible. La prose
lyrique enchante avec
sonorité, romantisme ludique,
langage pictural et l'ambiance
mélancolique qui crée le désir
d'harmonie et le désir de
silence. Des lignes touchantes
pleines de sensibilité et de
beauté."
Margret Millischer
Pasos sobre la nieve,
traduction en langue espagnole
de Pas sur
la neige, par Evelio
Minano, ed. La Garua libros,
2010.
Adentrarse
en "Pas sur la neige" es
hacerlo en un nudo donde se
entrecruzan las líneas
fundamentales de este universo
poético. La nieve con su
intenso poder evocador, ya sea
mediante observaciones,
recuerdos, reflexiones o
derivas metafóricas, lo
recorre en todas direcciones.
Nieve blanca como un sudario,
ligada por lo tanto a la
muerte, que es el signo por
excelencia de la finitud.
Blanca también como el papel,
algo propicio para una mutua
metaforización con la
escritura y la poética que la
sustenta. Nieve de los
recuerdos de infancia, donde
el sujeto lírico adquiere su
precaria consistencia. Nieve
silenciosa, como silenciosa es
la pluma que escribe o también
la muerte. Los detalles de la
nieve que tras la ventana la
mirada intenta captar, directa
o indirectamente con una red
de metáforas. Los pasos de la
nieve como los pasos de la
vida. La nieve blanca como los
ángeles, moradora de las
alturas y por lo tanto
asociada simbólicamente al
vuelo encallado de la
conciencia poética. Nieve de
Vilnius, conocida por quien
viaja por este mundo atento a
los otros que visita.
Continuidad de la nieve que
cae como respira y fluye una
prosa inquieta de poesía.
Evelio Minano..
Der Geistschreiber,
traduction en langue allemande
de L'écrivain
imaginaire, par
Jürgen Strasser, Leipziger
Literaturverlag, 2009.
"Ein Schriftsteller
ist ein imaginäres Geschöpf.
Man träumt von ihm, man
begegnet ihm nicht. Er
existiert nicht, er tut nur so
als ob. Es ist fast nur ein
Name, eine Art ausgemachtes
Bild oder spät e , dietretende
ein name , die von vielen
gemacht wurde."(Jean-Michel
Maulpoix)
A
matter of blue,
éd. Boa, U.S.A, 2005
"In A Matter of Blue, we read
that blue is what we would
like to cultivate, something
that clings to bees' feet and
the poet's lips, something
that can be used as a basis
for composition or creation,
something that is inherent in
the gaze of the dark-eyed
women . . ."
Dawn Cornelio
A Matter of Blue is the most
successful book by Maulpoix,
author of over 25 French
collections of poetry and the
rightful heir to the 150-year
tradition of French prose
poetry.
Die rote Schwalbe,
traduction de L'hirondelle
rouge par Margret
Millischer. Leipziger
Literaturverlag, 2019
"Organisés selon
le même schéma capitulaire qu'Une
Histoire de Bleu (4 - 1
- 4), les poèmes en prose
d'une demi-page traitent
principalement du thème du
vieillissement, de la mort, de
l'éphémère, de la solitude -
dans la seconde partie,
cependant, une rébellion
contre elle et un engagement
envers l'amour et la vie. Le
point de départ est la mort
douloureuse du père et de la
mère, l'horreur de sa propre
finitude et l'évocation de
souvenirs, les tristes des
dernières années de la vie des
parents ainsi que les longs
passés de l'enfance et de la
jeunesse. Le langage de
Maulpoix est artistique, se
rapporte à toutes les
impressions sensorielles -
sons, couleurs - et le langage
comme outil du poète qui lutte
contre l'impuissance et le
mutisme face à la mort et au
deuil."
Margret Millischer
La
golondrina roja, traduction en
espagnol de L'hirondelle
rouge, par Omar Emilio
Sposito, éditions Huesos
de Jibia, 2021
"A semejanza de
esos juegos acrobáticos con
que las golondrinas delinean
en el aire sus vuelos
embriagados al caer la
tarde, Maulpoix canta en
este libro -visceral y
temerario- el enamoramiento
de la vida, a pesar de la
decadencia y del final
inapelables; con toda su
fascinación, toda su
ferocidad y su audacia,
celebra 'la escritura: como
quien escucha los latidos de
esa ave de vuelos
afiladísimos, vestida para
no se sabe qué
ceremonia...'".
(Walter Cassara)
La
matinée à l'anglaise,aux
éditions Shichosha (Tokyo)
mars 2018
Traduction
en langue japonaise par Kaoru
Udo d'un livre à présent épuisé
qui avait été publié en 1982 aux
éditions Seghers.
Extrait de la préface à
l'édition japonaise :
"A l’origine de ce livre,La
Matinée à l’anglaise, que
je me réjouis de voir paraître
dans une traduction japonaise
due à Kaoru Udo, il y a la
rencontre à présent lointaine du
roman de Jean-Jacques Rousseau,
La Nouvelle Héloïse. C’était en
1972, et j’étais alors étudiant
en classes préparatoires de
Lettres au lycée Henri IV, à
Paris. Nous avions au programme
ce volumineux roman épistolaire
de Rousseau qui rencontra en son
temps un grand succès. D’abord
décontenancé par la longueur de
ce livre, j’ai peu à peu appris
à l’aimer et je fus touché par
ses personnages. Dix ans plus
tard, c’est le souvenir d’une
scène particulière de ce livre
qui m’inspira ce titre, « la
matinée à l’anglaise » pour l’un
de mes recueils de poèmes en
prose.
Traductions
partielles
Extraits de Ne
cherchez plus mon coeur
et de Portraits d'un
éphémère, traduits par
Alexandra Oledzka-Frybesowa,
in Wspolczesni Poeci
Francuscy ktorych nie
znamy, Pologne, 1994.
Extraits de Dans
l'interstice, traduits
par Andrew Rothwell, dans
l'anthologie bilingue "The
new french poetry", réalisée
par David Kelley et Jean
Khalfa, Bloodaxe Books
editor, Newcastle.
Extraits d'Émondes,
de Dans la paume du
rêveur et de Dans
l'interstice, choisis,
présentés et traduits en
portugais (Brésil) par Mário
Laranjeira, dans
l'anthologie Poetas de
França Hoje, 1945-1995
publiée aux éditions de
l'Université de São Paulo,
Brésil, en 1996.
Extraits d'Une
Histoire de bleu
traduits par Camilla
Gjorven, in Det naeres
exotica, anthologie de
poésie française
contemporaine, Oslo, 1998
Extraits d'Une
histoire de bleu,
traduits par Dawn Cornelio,
in Poetry, Chicago,
oct-nov.2000.
Extraits d'Une
histoire de bleu et de
Domaine public,
traduits par Giani d'Elia,
in Nel Pieno
Giorno dell'oscurità,
Antologia della poesia
francese contemporanea,
a cura di Fabio Pusterla,
ed. Marcos y Marcos, 480 p,
automne 2000.
Extraits du Précis
de théologie à l'usage des
anges, et autres
textes, parus dans la Petite
anthologie de poésie
française publiée par
AnneStruve Debeaux aux
éditions Schichosha à Tokyo.
Avril 2001.
"Paciencia" y
otros poemas, in Una
Montana de voces,
Antologia de poesia
contemporanea de expresion
francesa, par Jorge Najar,
Embaja de Francia en
Paraguay, 2001.
"Le ciel
d'en-bas", extrait de
Chutes de pluie fine,
traduction en russe
(Moscou). Automne 2001.
"Le marchand
de couleurs", extrait d'Une
histoire de bleu,
traduction en anglais par
Dawn Cornelio, dans la revue
Poetry NZ 23,
éditions Brick Row, Auckland
(New Zealand) et Palm
Springs (California, USA).
Novembre 2002.
Choix de
poèmes traduits en anglais
sur le site Double
room, journal of prose
poetry. (2004)
Choix de
poèmes traduits en anglais
sur le site "The
other Voices
International Project"
(2004)
"Le Mal de
la lumière", dans
le cadre de la série "Les
Poétiques", enregistré au
Théâtre du Rond-Point, à
Paris, le 28 janvier 1999,
avec Daniel Mesguich, Julie
Denisse, musiques créées par
Bobby Rangell. Série
d'émissions réalisées par
André Velter et Claude
Guerre.
Que peut la
poésie ? Du lyrisme
contemporain, Émission de
Thierry Genicot, RTBF (Radio
1), le 23 septembre 2000 à
19h 10. Émission de 30'.
"Nouvelles
de la poésie",
avec Michel
Deguy, Répliques,
émission animée par Alain
Finkielkraut, France
culture, le 17 mars 2001
"Écrire la
poésie", dans le cadre des Chemins
de la connaissance,
émission de Jacques Munier,
France culture, le 7 mars
2005
Promenade poétique
dans le XXème siècle,
entretien avec J.B.Para, CNED, 2001,
durée 106 mn. Référence CNED : M
V107 V
Numéros
spéciaux de revues
Revue La Sape, numéro 43/44
intitulé "Jean-Michel Maulpoix. Poèmes
inédits, entretien, études et
témoignages", Montgeron, 1996.
Revue Nu(e), numéro 48 intitulé
"Autour du bleu : sur l’œuvre de
Jean-Michel Maulpoix", numéro coordonné
par Corinne Bayle, Corinne Godmer et
Jean-Yves Masson, Nice, Association NU,
avril 2011.
Revue Faire part, numéro 28/29
intitulé "Jean-Michel Maulpoix, d'un
bleu critique", dossier coordonné par
Jean-Gabriel Cosculluela et Alain
Chanéac, Mariac, 2011.
Ouvrages à
consulter
Christian
DESCAMPS, Poésie du monde
francophone, Le Castor astral,
1986.
Robert
SABATIER, La poésie du XXème
siècle, T. 3, Albin Michel,
1988.
Bruno
GREGOIRE, Poésies d'aujourd'hui,
Seghers, 1990.
Revue
Moebius : Panorama de la poésie
française contemporaine,
Triptyque, Montréal, 1991.
Alain
BOSQUET, Anthologie de la poésie
contemporaine, Le Cherche-midi,
1994.
«
Approche de Jean-Michel Maulpoix »,
Texte de Richard Millet, entretien
avec Benoît Conort, in Revue Java,
n°1, mai 1980.
André
VELTER, Poésie studio,
Poésie/Gallimard, 1999.
Michel
JARRETY, Dictionnaire de poésie de
Baudelaire à nos jours, P.U.F,
2001.
Études universitaires &
thèses de doctorat
Carole
TOUTAIN, Ecrire l'éphémère,
mémoire de D.E.A réalisé à
l'Université de la Sorbonne nouvelle
sous la direction de Madame Claude
Debon, 1995.
Sabine
WOLTERS, Une poétique de la
couleur, mémoire de maîtrise
réalisé à l'Université de Metz, sous
la direction de Madame Jeanine Baude.
Nelly
CARNET, Le lyrisme impersonnel
dans "Un dimanche après-midi dans la
tête", Mémoire de D.E.A réalisé
sous la direction de Michel Collot à
l'Université Paris X, 1996.
Claire
Habig, Mouvement et musique,
Partance et partition dans les oeuvres
de Jacques Réda, Guy Goffette et
Jean-Michel Maulpoix (thèse, publiée
aux éditions Hermann, 2020)
Gabriel Grossi, La
Basse continue dans l’œuvre
poétique de Jean-Michel Maulpoix,
thèse de doctorat soutenue en
janvier 2015 à l'Université de Nice
Sophia-Antipolis, sous la direction
de Béatrice Bonhomme.