Du même auteur, chez le même éditeur

Jean-Michel Maulpoix

Du lyrisme

éd. José Corti, 2000

446p, 18,29 euros


Jean-Michel Maulpoix

Le poète perplexe

éd. José Corti, 2002

384p, 18 euros

 


Orphée et Eurydice


Table des matières de l'ouvrage

PROLOGUE	
IL SE FAIT TARD	
BRÈVE HISTOIRE D'UNE CRISE	
DE L'AGGRAVATION…	
DANS LE TUNNEL DE L'ÉPOQUE	
LE PAS DU POÈTE	
" JE ME RETOURNERAI SOUVENT "
DE LA CHERCHERIE…	
LA PAROLE DES PAYSAGES	
LA MAIN À PLUME	
LE TOUCHER ET LA VOIX	
LE LIEN ET LA COUPURE	
HYBRIDITÉ DU POÈME	
LE SAVOIR DU POÈME	
L'ÉVIDENCE ET LA QUESTION	
POÉSIE ET PHILOSOPHIE	
ESPÉRANCE ET DÉSESPOIR	
UN DEVOIR À CHERCHER	
L'ILLUSION PRÉALABLE	
TOUT N'EST PAS ÉGAL	
DE LA RESPONSABILITÉ DU POÈTE
UN LYRISME CRITIQUE	
DU LYRISME SELON BAUDELAIRE
REMARQUES SUR LE LYRISME	
LYRISME ET IDENTITÉ	
LA PATIENCE DE LA VOIX	
UNE POÉTIQUE DU POSSIBLE	
L'IMAGE ET LA VOIX	
LE TRAVAIL DU POÈTE	
LA PRÉSENCE ET L'ADIEU	
POÉSIE ET CIRCONSTANCE	
RÉFLEXIONS SUR UN TOMBEAU	
MINUSCULES TOMBEAUX	



 

 

 

Prologue d'un essai critique paru le 18

 

 

collection "En lisant, en écrivant", aux éditions José Corti.

Une version préparatoire de ce texte a été publiée dans le numéro 72 de la revue "Le Nouveau recueil", aux éditions Champ vallon, en septembre 2004.


    La poésie touche à sa fin. Elle s’achève à présent.

    Peut-être n’y aura-t-il bientôt plus rien à écrire. Peu soucieux « d’extravaguer du corps[1] », les contemporains renoncent à se mesurer à l’impossible avec des mots. Aussi bien que dans la marchandise, ils trouvent dans la stupéfaction leur content. Bousculés dans le tohu-bohu des villes, roulés dans la farine des images, ayant jeté l’éponge, ils ne cherchent plus guère à reprendre pied sur la terre dont ils se sont eux-mêmes exclus.

    ****

    Ceci est un livre d’adieux à ce qui se perd ou qui a déjà disparu : le poème, tissage de figures, objet de beauté, densité de faits de langue, respiration accélérée ou très lente de la pensée. Évidence et perplexité.

    La poésie sur sa fin se retourne mélancoliquement vers les voix chères qui se sont tues. Le poème, tel que nous l’avons aimé, dit-elle, est un objet perdu.

    Dire adieu : c’est signifier pourtant que quelque chose doit encore être écrit… En souvenir du poème. Comme on viendrait entretenir sa tombe pour en garder mémoire. Ou construire sa dernière demeure : une simple boîte clouée. « Le minuscule tombeau, certes, de l’âme [2]. »

    ****

    Poésie interrompue

    La poésie française de ce temps s’est nourrie, jusqu’à l’étouffement, de tout ce qui mine, empêche et paralyse le chant. Ayant pris acte du désastre, elle n’en finit plus de répéter la fracture, le défaut et l’évidement. À de rares exceptions près, elle ne sait ou ne peut plus rien dire de nos appuis possibles, nos raisons de vivre ou nos biens. Incapable de porter secours, de prêter main forte, il ne semble pas qu’elle puisse s’opposer à l’Époque autrement qu’en se désavouant elle-même. Aggraver le réel, durcir le trait, surcharger de noirceur le propos, telles sont désormais, chez nombre de contemporains, les seules réponses possibles.

    Étrangère, hostile à ses anciens rêves, fatiguée de son impuissance, honteuse de ce qu’est devenu le monde, la poésie voudrait en finir avec sa propre histoire.

    ****

    Voilà bien des années pourtant que les modernes s’efforcent de blanchir le poème de ses fautes en le délivrant de la musique et des images. Amaigri, appauvri, interdit de Chant, le voici devenu un rude et sobre objet de langue, moins fait pour émouvoir ou séduire que pour infuser de l’effroi. Le discours en vigueur ne tolère la poésie qu’à la condition qu’elle se déclare « inadmissible » : coupable d’imposture, elle ne sera lavée de ses crimes romantiques qu’en se livrant à la plus sévère des autocritiques.

    Les poètes, pourtant, ne sont ni des enfants prodigues ni d’incorrigibles rêveurs. Ils ne confondent pas les masques et les visages. Si stupéfiantes soient-elles, les images qu’ils inventent consistent en des « fautes calculées[3] » ayant l’indécision et le vacillement du sensible pour objet.

    ****

    À force d’affirmer son autosuffisance et de s’examiner au miroir, la poésie ne voit plus qu’elle-même. Paralysée par le soupçon, elle ne chante plus, ne s’offre plus, mais se retourne contre ses anciennes raisons d’être : le souci, la beauté, l’espérance, l’amour de ce monde… Elle ne trouve que leurres et mensonges dans ce qui lui fut une valeur. Elle n’est plus même cette vigoureuse puissance d’examen, encore toute mêlée de célébration, qu’illustrèrent Baudelaire , Rimbaud  ou Mallarmé  : rien que le terme amer d’une condition déchue.

    ****

    Que faire à présent de la longue liste de vertus et de devoirs naguère déclinés par Victor Hugo  dans sa préface aux Voix intérieures ? Ne sont-ils que le désuet témoignage d’une époque oubliée et d’une mission perdue ? Entre l’exagération romantique de la valeur et l’aggravation contemporaine du non-sens, n’y a-t-il aucune place pour quelque « pensée grave, paisible et sereine » dont le poète aurait encore la charge ?

    Souvent me reviennent en mémoire ces mots inattendus d’Henri Michaux  : « – je dois donner confiance, donner courage. »

    ****

    Nous avons depuis longtemps reconnu que « tout fait signe de se taire[4] ! » Que les langues sont « plusieurs[5] », que les mots ne sont pas les choses, que dans la parole nous sommes en exil, que les images sont trompeuses, que les idées ne constituent pas un monde où vivre, et que le lyrisme fait le lit de son propre échec… Tout cela, qui fut tant répété, décliné depuis plus d’un siècle sur tous les tons, comme une espèce de sombre révélation aux conséquences incalculables, est à présent devenu un truisme. Comme est également rabâchée l’idée que « nous ne sommes pas au monde[6] » et que notre « part maudite » trouve dans le poème à se dire… Mal équipés pour l’ici-bas, insatisfaits et désireux, nous sommes tous doués d’un manque !

    Ce défaut est pourtant notre bien le plus précieux. Loin de nous y attarder tristement comme sur la marque indélébile de notre incomplétude et de notre impuissance, il s’agit de l’accepter enfin sans amertume : le négatif ne nous prive pas du chant, il nous en révèle plutôt la beauté. Si la raison d’être des choses demeure hors de notre portée et si le réel reste impénétrable, alors nous sommes le poème de ce mutisme !

    ****

    Pour plaire au goût français, il faut cacher presque la poésie, comme on fait pour les pilules, dans une poudre incolore et la lui faire avaler sans qu’il s’en doute.[7]

    En France, le grand ennemi, encore et toujours, reste la puissance d’enchantement du lyrisme. Sa faculté d’exagération, son appétit pour le sublime, son acharnement à vouloir l’impossible, aussi bien que ses fièvres et ses croyances soudaines… On n’aime guère les voix chaudes aux accents émouvants ! On leur préfère une prose très blanche, d’une tenue froide et grammairienne, et ce trait sarcastique qui tient l’autre à distance.

    … Nous n’en sommes pourtant plus là. Il serait temps de renouer avec l’étendue des potentialités d’un langage dont les insuffisances et les pièges ont été explorés en tous sens.

    ****

    – Dites, les mots souffrent-ils ? demande Virginia Woolf . Mais de quoi souffriraient-ils ? Sinon de l’oubli de leur fragilité et leur éclat ? Passant de bouche en bouche, ou de bouche en oreille, sans qu’il leur soit prêté beaucoup plus d’attention qu’à de simples bruits. Devenus choses communes, ou vieille monnaie usée, sans aucune mémoire de ce vide qu’il leur appartint de creuser dans la tête de l’homme.

    Est-ce au poète de leur prodiguer ses soins, ou de les faire souffrir davantage ?

    ****

    De qui le poète conservera-t-il une chance de se faire entendre, si sa plume ne se montre accueillante qu’à l’irrégularité et au malaise ? Doit-il considérer que sa place est à jamais perdue, sa fonction vidée de sens : coupé de tout public, il n’écrirait que pour des pairs qui ne le lisent pas, autant dire pour rien ni personne, prisonnier d’une stérile manie…

    Ne peut-il être que violent, moqueur et désespéré : iconoclaste témoin de la fin d’un monde qu’il aurait tout à fait renoncé à rendre plus lisible ?

    Difficile après Rimbaud, Lautréamont, Bataille, Beckett  ou Artaud, de faire entendre encore la voix qui espère. Depuis que l’écriture a su faire face au Mal et à l’informe pour les dire avec force, il semble que seule la voie du négatif lui demeure ouverte, et qu’elle ne puisse combattre les laideurs de l’Époque qu’en les répétant violemment…

    Il est un fait, pourtant, qui affaiblit la force subversive de semblables démarches : leur actuelle récupération cynique et frivole par la société du spectacle et du marché. Rien n’est plus à la mode aujourd’hui, dans la littérature comme dans les arts, que la transgression : « l’impératif pornographique » fait prospérer le commerce du papier et des images. Comme l’observe Jean Clair  dans De Immundo, « tout un establishment du goût paraît applaudir cet art de l’abjection[8]. » Rien de plus banalisé sur les écrans cathodiques que la violence chic ou trash. Rien de plus rare que la beauté…

    Ne se pourrait-il à présent que, par un incroyable retournement, l’irrégulier et le bizarre, l’inouï et l’inadmissible, ce ne soit plus le négatif mais son contraire ? Non pas l’excès, mais la mesure. Non l’insensé, mais le désir de sens.

    ****

    La poésie néanmoins

    La poésie existe de se situer et se réévaluer sans cesse contre ce qui la menace, la mine ou l’empêche. Je ne peux donc me résigner à lui assigner comme unique objet de mesurer « l’étendue du désastre », non plus que de répéter jusqu’à plus soif son inutilité.

    Propriété de la poésie moderne : intégrer la critique de ses limites et la conscience de son échec. Identifier le rien à partir duquel il faut recommencer.

    Il ne s’agit donc plus de redire la nécessité d’en rabattre. Chercher plutôt comment poursuivre ce « jeu insensé » : À quoi bon ? Jusqu’où ? Avec quelles forces ?

    Poésie : piqûres de rappel contre l’oubli, contre l’usage, contre l’usure.

    ****

    Sauver l’idée de poésie : la confiance en une respiration possible dans le langage. Ni docile instrument de « communication », ni marque fatale de notre étrangeté. Lieu plutôt d’un travail où les mots parfois recommencent à ressembler aux choses, où des liens se renouent et des formes s’inventent pour nos manques les plus inconsolables.

    Nous savons qu’elle parle de ce qui déclenche ou coupe la parole : les émotions, les angoisses, le passage silencieux de la beauté. Elle défait déforme, dérègle et multiplie les significations. Ainsi consiste-t-elle en une suractivité de sens qui vient répondre à l’absence initiale ou à la pétrification du sens.

    Tout poème véritable embrasse dans le même mouvement sa vocation au silence et ses recours contre ce silence.

    ****

    À la question souvent posée : « comment écrire après Auschwitz ? », je continue d’entendre la réponse apportée par Edmond Jabès  :

    Mes chants ont la friabilité des os sous la terre. J’ai célébré autrefois la sève et le fruit. J’accordais peu d’importance au vent.

    Le ciel ferré de l’automne est notre lourd firmament.[9]

    Cette réponse prend la forme d’une brève poétique qui vient confirmer le mot de Paul Celan  : « Il y a encore des chants à chanter au-delà des hommes[10]. » Ces chants ne sont plus de célébration, ni d’élévation, puisque le ciel est « ferré » comme les lourdes bottes des militaires. Il ne s’agit plus de chanter la croissance et la fructification, mais de considérer l’invisible, qu’il soit celui d’un souffle ou d’une mémoire enfouie. Marquer sa fidélité, en une parole discontinue et fragmentaire, à ce qui a été et qui a disparu. Prendre soin de la finitude comme on prend soin des morts. En veiller la trace, en entretenir la mémoire. Demeurer le présent souci d’une souffrance passée. « Il faut écrire à partir d’Auschwitz, de cette blessure sans cesse ravivée[11]. »

    ****

    Reste un désir désespéré : faire revenir ce qui s’éloigne, remettre en circulation et en débat les deux grands motifs dont toute la modernité poétique a depuis Baudelaire  vérifié inexorablement le déclin : l’espérance et la beauté. Ce sont deux mots perdus, deux vieilles lunes hors de propos dont il est à présent jugé inconséquent de parler… Comme de la responsabilité du poète en un temps où l’audience de sa voix est réduite à très peu.

    J’appelle pourtant « poète » ­– et ce mot, bien évidemment, résonne comme un anachronisme – celui qui ne peut,  ayant mesuré l’étendue du désastre, échapper par sa parole au devoir d’espérance. Celui dont le langage descend profond dans l’obscurité où fermente « un million d’helminthes[12] », mais veut encore par-dessus tout « saluer la beauté ».[13]

    ****

    La langue de poésie ne se laisse enfermer en aucune catégorie, ne peut se résumer par aucune démonstration. Ni instrument, ni ornement, elle scrute une parole qui charrie les âges et l’espace fuyant, fondatrice de pierres et d’histoire, lieu d’accueil de leur poussière. Elle se meut à même l’énergie qui fait les empires et les perd.[14]

    L’histoire de la poésie du passé, en ses heures les plus lumineuses, rappelle à nos temps de détresse combien il reste dans la nature de cet art de s’attacher passionnément aux traces de la beauté. Il n’est pas de prétention plus catastrophique que celle qui entend balayer cette mémoire et congédier une fois pour toutes la quantité de rêverie et de désir que la poésie a toujours porté en elle.

    Si démuni et soupçonneux que soit le poète d’aujourd’hui, il lui appartient de continuer de prêter l’oreille aux « chants de la plénitude » recueillis dans les livres du passé. S’il ne peut en composer de semblables, au moins les recevra-t-il comme des lueurs lointaines venant éclairer sa nuit.

    ****

    Dire ensemble, au plus près l’un de l’autre, ce qui nous tient en vie et ce qui nous dépossède : lier le vivre et le mourir en une même gerbe de mots. La poésie est ce travail du langage qui illustre notre capacité à articuler notre finitude dans le temps qui est le nôtre.

    Si elle appelle souvent à ses côtés la note, le fragment, ou l’essai, c’est qu’il lui faut sans cesse réajuster son propos à des objets qui se dérobent.

    Poésie : les enjeux et les formes de notre destin dans la langue. Pas d’autre vie, pas d’autre monde : c’est sur cette terre que ça se passe !

    ****

    Ne pas laisser la réflexion sur la poésie se refermer jalousement sur elle-même, mais percevoir dans le poème le noyau ou le cœur loquace et très riche de notre vie langagière. L’interroger donc attentivement, pour approcher le problème d’être. C’est alors que s’avère son importance, et cruciale, en un temps où il ne peut plus se contenter de jouir mélodieusement du langage et de l’apparence des choses.

    Reste le souci de dire avec force, justesse, éclat, brio parfois. Une parole qui y verrait clair, jusque tard dans la nuit.

    Reste l’effort de dire encore ce qu’est ceci, cela… le saisir en propre… le donner à percevoir… à voir d’une façon plus perçante…

    Dire à quoi ça ressemble… Plutôt que de subir la vie ne ressemblant à rien.

    ****

    J’appelle monde ce qui est autour, au loin, tout près, là-bas, dehors ou au-dedans, le tout de ce qui existe pour nous, à échelle humaine, et dont je puis parler. En ce monde, notre monde, sont des choses qui demeurent et d’autres qui ne cessent de changer, la nature et l’Époque, du connu, de l’inconnu et de l’inconnaissable, tout cela enveloppé dans une immense question à laquelle nul effort humain ne saurait apporter de réponse. Ainsi le monde est-il aussi bien notre prison que l’étendue de nos ressources et de nos pouvoirs : il assure davantage que notre subsistance, dans les limites qui nous sont imparties…

    Que fait la poésie, si ce n’est poursuivre à travers les âges l’entretien palpitant, et comme respiratoire, de la créature avec ce monde ? Notre façon tout à la fois d’interroger sans relâche et de répondre présent. De s’inquiéter, de s’attacher, de considérer ce qui arrive, perdure ou se défait. De garder l’œil ouvert.

    ****

    À la poésie de nous conduire, non de la nuit à la lumière, mais de la déploration de l’obscurité à la possibilité d’aimer la lumière.

    Il ne s’agit de faire entendre ni la voix simple de la terre confiée aux oiseaux ou aux vents, ni celle des dieux perdus ou des anges, mais l’effort et le désir proprement humain de dire ce dont une existence est faite, si errante et si désarmée soit-elle.


    (Tous droits réservés, éd. José Corti).


    [1] Stéphane Mallarmé , « L’action restreinte », Divagations, édition de Bertrand Marchal , Poésie/Gallimard, 2003, p. 261.

    [2] « Le livre, instrument spirituel », id., p. 275. Cf. également, infra, p.000.

    [3] « La métaphore aussi est une faute calculée, une transgression catégoriale (sort-crossing) », Paul Ricœur , La métaphore vive, éd du Seuil, 1975, p. 316.

    [4] Jules Laforgue , « Complainte de la fin des journées », Les Complaintes.

    [5] « Imparfaites en cela que plusieurs », observe Mallarmé  dans « Crise de vers », Divagations, opus cit., p. 252.

    [6] Arthur Rimbaud , « Délires I », Une saison en enfer.

    [7] Gustave Flaubert , Lettre à Louise Colet du 28 juin 1852.

    [8] Jean Clair, De Immundo, éd. Galilée, 2004, p. 29.

    [9] Edmond Jabès, Livre de Yukel, éd. Gallimard, p. 206.

    [10] Paul Celan , Strette, éd. du Mercure  de France.

    [11] Edmond Jabès, Du désert au livre, éd. Gallimard, p. 104.

    [12] Charles Baudelaire , « Au lecteur », Les Fleurs du Mal.

    [13] « Je sais aujourd’hui saluer la beauté », formule d’Arthur Rimbaud  dans Une saison en enfer.

    [14]  Lorand Gaspar , Approche de la parole, éd. Gallimard, 1978, p. 11.