Retour à la page d'accueil
Pages lyriques
Pages critiques
Le Nouveau recueil
Anthologie
Galerie
Traductions
La Poésie d'aujourd'hui
E.mail
Rechercher...
D'autres sites
à paraître, à lire
Dernière minute

Quelques poètes italiens sont présentés sur ce site par Bernard Simeone qui les a traduits :


NEL PIENO GIORNO DELL'OSCURITÀ

antologia della poesia francese contemporanea

a cura di Fabio Pusterla

(edizioni Marcos y Marcos, Milano, 2000)


Présentation par Bernard Simeone

Fabio Pusterla, poète tessinois et remarquable traducteur des poèmes de Philippe Jaccottet (Il barbagianni e altre poesie, Einaudi), a conçu et dirigé, avec la collaboration d'importants poètes italiens de la jeune génération, comme Vivian Lamarque, Franco Buffoni et Gianni D'Elia, cette anthologie de près de 500 pages où se trouvent traduits des poèmes de douze auteurs :

 

* Yves Bichet

* Martine Broda

* Bernard Chambaz

* Jean-Pierre Colombi

* Jacques Darras

* Antoine Emaz

* Béatrice de Jurquet

* Hédi Kaddour

* Jean-Pierre Lemaire

* Jean-Michel Maulpoix

* Michel Orcel

* Bernard Simeone

 

Se refusant à illustrer le moindre " groupe " poétique, voire la moindre tendance dominante, Fabio Pusterla a eu à cœur de traduire des œuvres radicalement différentes, et dont la pluralité (c'est peut-être le signe de nos années) ne se veut pas, non plus, " signifiante ". Ici, la diversité n'est pas exhibée comme substitut à des cohérences, des esthétiques ou des canons perdus, mais offerte sous son jour le plus cru, le plus nu. Aucune tentation, de la part du curateur, d'extraire de ce choix des leçons sur l'état actuel de la poésie française. Il définit son travail comme l'investigation attentive et inquiète d'un territoire où le lyrisme, la fin d'un certain textualisme, la poétique du désastre ou de la célébration, la tentation (parfois l'illumination) d'un certain minimalisme, se côtoient avec pour tout dialogue celui qu'un observateur extérieur saura déceler au fil de sa lecture. Là est ce " plein jour de l'obscurité " que Pusterla, traduisant une phrase de Blanchot, a choisi pour titre.

Ce volume bilingue se situe d'emblée au cœur de l'étroite relation qui unit les poésies française et italienne. Dans sa préface, Pusterla écrit : " D'un point de vue italien, est-elle vraiment étrangère la tradition poétique française de ce siècle ? La réponse est pour une large part négative : depuis le symbolisme au XIXe siècle, les étapes les plus importantes du développement d'un langage poétique français ont été liées étroitement à l'histoire de la poésie italienne, et pas seulement en ce qui concerne la grande parabole qui de Baudelaire conduit, disons, à Valéry, ni du fait de l'admiration avec laquelle, de Vittorio Sereni à Stefano Agosti, la culture italienne a médité la leçon de Char. "

Au cœur de cette entreprise anthologique s'est trouvé le séminaire organisé en novembre 1998 au château de Costigliole d'Asti (Piémont), sous le patronage du Prix Grinzane Cavour, par le Centro Poesia e Traduzione et son directeur, Franco Buffoni, et durant lequel se traduisirent réciproquement les poètes Gianni D'Elia et Jean-Michel Maulpoix, Fabio Pusterla et Béatrice de Jurquet, Vivian Lamarque et Jacques Darras, Franco Buffoni et Bernard Simeone. À partir de ce premier travail, en partie comparable à celui qu'effectue le centre Poésie et Traduction de la Fondation Royaumont, le choix de poètes français fut élargi, ces huit autres auteurs étant tous traduits par les soins de Fabio Pusterla.

On trouvera ci-après quelques traductions italiennes de poèmes de Jean-Pierre Colombi, Antoine Emaz, Béatrice de Jurquet et Hédi Kaddour.

Bernard Simeone


JEAN-PIERRE COLOMBI

 

Cedo quello che so

all'oscurità del cuore

 

cedo i miei sentimenti

a passi nell'erba umida

 

e il silenzio in cui sono

trovo più desiderabile

 

dell'ombra in cui abbiamo scorto

quel che crediamo del mondo

 

poi so che sono là

come un po' dopo la morte

 

Leggere prove le nostre

 


ANTOINE EMAZ

 

si raschia ancora

 

tra la menzogna antica

e quel che viene

si fa fatica a rimanere in piedi

 

alla fine

cos'ha dunque a vedere con la vita

la morte

 

ci si muove con ciò che si muove

ci si tace con quello che resta

 

non c'è granché d'altro


 

BÉATRICE DE JURQUET

 

Non andate là

che è un freddo una palata di neve gelida

che è tanto scuro non andate là

che è un torso d'acqua come un tronco affogato

affogato o sepolto di ceneri che è un'immensità

che è ghiaccio non andate là che è un ticchettio di zoccoli

una traccia troppo tenue in cui la pioggia è nuda

il cuoio slabbrato

anche la pioggia scomposta è un chiodo

e neanche una città da raccontare

non andate là

molta paura là luoghi ghiacciati

e punti bianchi nei solchi dei prati

Tra due paesi anche i muri si perdono anche le rovine

ma non ci sono rovine là né nulla per nessuno

non andate là né nessuno nessuna radice

né casa né giallo

neppure la piccola mano delle ombre

solo freddo là


HÉDI KADDOUR

 

NOZZE DELLO SCIACALLO

 

Quando il cielo restava troppo a lungo

blu intenso, capitava che la gente

vestisse un grigio, o con colori spenti.

Come in richiamo. E certe volte, anche,

un po' di pioggia poteva ben cadere.

Allora - tra la terra rossa delle colline,

il piombo volatile della pioggia fine

e i primi steli dell'orzo

- c'era come uno sprazzo di sole

e l'arcobaleno sorgeva.

Erano, si diceva, le nozze dello sciacallo.