bibliographie française : * Adidas, choix de poèmes, traduction collective, Les Cahiers de Royaumont, Créaphis, 1994 * Poèmes traduits par Monique Baccelli in Lingua, la jeune poésie italienne, anthologie sous la direction de Bernard Simeone, Le temps qu'il fait, 1995 (épuisé, en cours de réimpression) * Dans la maison rouverte, traduction de Monique Baccelli et Bernard Simeone, préface de Bernard Simeone, Le temps qu'il fait, 1998
antologia della poesia francese contemporanea a cura di Fabio Pusterla (edizioni Marcos y Marcos, Milano, 2000)
Choix de textes, présentation et traduction par Bernard Simeone
Né à Gallarate, près du lac Majeur, en 1950, Franco Buffoni enseigne la littérature anglaise à l'Université de Cassino. Il a publié de nombreux recueils poétiques, en particulier Les Trois Désirs, Quarante à quinze, École d'Athènes, Sur carmélite et autres récits en vers et, au printemps 2000, dans la prestigieuse collection " Lo Specchio " des éditions Mondadori, Profil du rose, dont sont extraits les poèmes ici reproduits (ces traductions paraîtront à Brest, en 2001, dans la revue Arsenal littératures). Franco Buffoni dirige à Milan, aux éditions Marcos y Marcos, la revue de théorie et pratique de la traduction littéraire Testo a fronte (Texte en regard). En 1999, sous le titre Songs of spring, est parue, chez le même éditeur, une large sélection de ses traductions d'uvres poétiques de langue anglaise.
À l'aube le cri du cochon Lié verticalement Franchissait les vallées, Il se vidait de son sang, égorgé, Pour la petite tarte sanguine des malades et parturientes. Le cri à l'aube chaque mois de novembre de février Réveillait les gamines les poussait À grandir en tenant les ailes de la poule Tandis que leur grand-mère lui coupait les pattes Pour la faire bouillir vivante.
Je voudrais parler à cette photo de moi près du piano, À ce garçon de onze ans aux pommettes éclatantes Lui dire ce n'est pas la peine de tant t'échauffer En jouant avec tes cousins, De les suivre quand ils tirent à coups de briques Sur les dahlias des voisins Non pour t'amuser, Pour te sentir vraiment partie de la bande. Vraiment partie ? Je voudrais lui dire, laisse-les tomber Avec leurs cibles à atteindre, Tranquillement reviens à tes dessins Tes cartes à finir, C'est toi qui gagneras. Tu devras souffrir.
Ma vie est brève, est neige Qui peut fondre demain, Comme - si le gel vient - Tenir même deux mois Salie par les chiens. Que mes veines tendues par la rancur Tandis que je me photographiais nu Plus que nu découvert Chien à corps ouvert Disséqué vif.
Les morts sont capricieuses elles n'arrivent pas Quand on les désire ou les attend, Imprévisibles elles sautent dans les trams Et déjà sont arrivées Ou bien aux terminus les laissent Tous filer, irascibles Font semblant de lire. Quand tu seras morte tes cheveux Qui finirent déjà tant de fois dans le lac Ne monteront plus, dans leur chute, sur ton épaule Pour s'égoutter lentement, ils seront confisqués Par la terre, deviendront herbe, air qui grandit Comme le souffle qui te lie au tuyau.
La vieille nuit se traîne, Encore une heure à se prélasser Avec quelques morceaux de ma vie antérieure Couché d'une autre manière, bien bordé. Inanités qui ont survécu à des guerres De brumes et discothèques - on reconnaissait par éclairs Le mont Rose entre les tables - Réseau de rues pavées Relais de poste à distance, Préétablie, de six milles. La vieille nuit ne me reconnaît pas - se font De plus en plus rares les photos de moi réussies - Je pourrais choisir déjà l'immobilité qui M'attend et les vers comme de vivants forets. |
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