La revue trimestrielle de littérature et de critique Le Nouveau recueil que publient les éditions Champ vallon fêtera en mars 2005 sa vingtième année


Lire sur ce site une présentation de la poésie française depuis 1950  


Autres écrivains présents sur ce site:

Textes, essais, entretiens

Essais généraux


 

 

 

 

     

    n°73 Décembre 2004 - février 2005

    Élégies d’aujourd’hui

    (textes rassemblés par Jean-Michel Maulpoix)

    À l’instar d’Orphée , le poète apparaît comme quelqu’un qui se retourne : Rutebeuf  vers ses amis perdus, Villon  vers les « neiges d’antan », Du Bellay  vers son Petit Liré, Lamartine  vers la voix d’Elvire, Baudelaire  vers le « vert paradis des amours enfantines » et les « défuntes années » , Rimbaud  cherchant « la petite morte derrière les rosiers », Apollinaire  au fil du Rhin, voyant se défleurir les cerisiers de  « Mai »  qui  « se figeaient en arrière », ou encore s’exclamant « Je me retournerai souvent »… Telle est la déclinaison assidue d’un ubi sunt qui alimente la dimension élégiaque de l’écriture : « Où sont nos amoureuses ? », « Que sont nos amis devenus ? »… La poésie dit aussi bien « je me souviens » que « Nevermore » :

    Le poète est le génie du ressouvenir ; il ne peut rien, sinon rappeler, rien, sinon admirer ce qui fut accompli ; il ne tire rien de son propre fonds, mais il est jaloux du dépôt dont il a la garde.

    Que voit, que montre le poète en se retournant ? Ce qui naguère fut réuni : une conjonction, une conjoncture. C’est vers des liens qu’il se retourne, aussi bien que vers des lieux ou vers un âge disparu. Le retournement sollicite conjointement l’espace et le temps. Il est un travail de mémoire. Ainsi le poète s’avère-t-il, selon la formule de Mallarmé , le « Montreur de choses Passées », celui qui donne à voir le passage du temps, un témoin de notre finitude. Son regard se porte sur ce qui n’est plus, aussi bien que sur ce qui ne peut que s’éteindre.

     

    En invitant quelques écrivains contemporains à s’intéresser à la forme et à la substance de l’élégie, j’ai souhaité percevoir vers quoi notre aujourd’hui se retourne…

     


     

    SOMMAIRE

    Lorand Gaspar            Oulouk Beg

    Aurélie Rauzier           L’Arcensoir

    Martine Broda             Poème

    Jean-Michel Binsse     J’aime les boules, toutes les boules

    Annie Mignard             Le Mont Chauve

     

    Poésie italienne

     

    Mario Benedetti          Humaine gloire (traduit de l’italien par Monique Bacelli-Chachuat)

    Franco Fortini             Élégie (traduit de l’italien par Jean-Yves Masson)

     

    Tribune littéraire

    Maria Zambrano         Pourquoi on écrit (traduit de l’espagnol par Jean-Marc Sourdillon)

     

    Élégies d’aujourd’hui

     

    (textes rassemblés par Jean-Michel Maulpoix)

     

    Alain Duault               Élégie de la guerre

    Antoine Emaz            Mi-voix

    Jacques Darras          Variations sur une élégie de Dylan Thomas

    Gérard Titus-Carmel   Semper Dolens

    Olivier Barbarant        Elégie

    Carole Darricarère      Latex lyrique

    Thierry Clermont        Vingt-huit jets d’élégie

    Pierre Grouix              Rivière sans rivale

    Jean-Yves Masson      Neuvains de la sagesse et du sommeil

    Jean-Marc Sourdillon  Élégie

    Laure Helms               Élégie de la mort lente

    Monia Latrouite          Stigmate

    Camille Loivier           Élégie à une pinsonne

    Brigitte Gyr                 Sous la pelle des jours

    Yves Leclair                Secret Muezzin

    James Sacré                 Le mot « élégie » dans un titre

     

    La Revue

     

    Nuno Judice                Entretien avec Jean-Claude Pinson

     

    Notes de lecture

     

    Shoshana Rappaport-Jaccottet, Marie Claire Bancquart, Antony Dufraisse