à
la seconde de son apparition, l'orée des années
blondes et des instants très vrais, un voile
d'eau sur les yeux du rêveur et la beauté de
plus belle
•
les
feux sauvages couvant des siècles avant que
l'homme sur terre, les alezans du vent et la
veine ouverte du volcan, l'aurore boréale ou la
lumière nordique (justice à ses cheveux)
•
elle
dans des yeux nés pour la voir, les mondes où
vivre exact, la terre aimée et les silences, un
espace de confiance
•
la
menait-il sans mot à l'eau de la rivière
(l'enfance), méandres invisibles et poids du
soleil, le temps se recousait et les mondes
avaient lieu
•
et
s'il penchait ses traits sur ceux de l'eau, le
visage blond en sourdait, traits de l'amour précis
et musique invisible
•
quant
à savoir qui d'elle ou de lui, elle toujours,
par la force des choses et pour que le temps
soit
•
il
n'aimait rien de lui qu'il ne préfère en elle
•
ce
qu'il était peut-être en son silence abrupt,
il s'en souciait comme du dernier flocon, d'une
guigne ou bien de choses sans importance
•
ce
que ses larmes lui apprenaient de lui, il s'en
serait passé, l'aurait laissé brûler près de
l'eau en silence
•
il
aimait moins ses paumes indignes d'elle que le
vent du soir à l'encontre des épaules blondes
•
auprès
d'elle et près de la rivière, en un jardin de
roses ouvertes vraies, brassée de clair sous le
ciel et par l'eau douce des choses
•
hauteur,
beauté, intensité, tous les accents étaient
sur elle et le silence du monde
•
ce
qu'il pouvait bien dire de lui par égarement ou
par faiblesse ne comptait pas, les accents étaient
blonds et bleu le ciel où vivre
•
il
y a plus beau que l'or puisqu'il y a elle
•
il
chérissait surtout les moments non loin d'elle,
légers carats de temps, pas d'autre musique que
le silence, rêve et chanson précise
•
les
images sur elle plus qu'aux lèvres qui
l'aimaient, des mondes plus blonds que le noir
d'encre de ses cheveux à lui, l'incendie et la
grâce plus que la cendre ou que la nuit
•
quant
au silence sous le silence, la paix profonde
dont il était le lieu, il n'y atteignait que
par elle, intercession en blond, entremise
claire
•
pour
rendre ses pas en chemise blanche vers le bois
clair du fjord sous la lune dès le soir, le rêve
d'une encre blonde, de mots qui disent enfin
•
la
baie au loin sous le bleu (tout ce pouvoir aux
mains de la lumière), il la regardait sans la
lire ni même chercher à la connaître jamais
•
pour
un matin à ses côtés, un seul, pour la lumière
ès-ses mains, noces de l'or et du lait, mille
fois le pire des nuits, l'encre noirée et
volontiers le vacarme du temps (ses battements)
•
principe
des crépuscules, elle se couchait dans les
draps souples de la brume et se réveillait nue
dans le lit d'or des rivières
•
les
moments sans rien et les très pauvres heures,
il les passait aux environs de son visage à
simplement se taire, une bougie sur la table
•
à
ces heures dénuées, temps de grand silence
bleu, le bel amour qui est aussi la transparence
du jour
•
jamais
un mot plus haut que l'autre, une ligne de
musique et l'équilibre des choses, le feu de la
flamme d'une bougie qui soit aussi le vol d'une
chevelure, l'anniversaire de la princesse
•
elle
et lui aux heures romantiques, le soir éteint
et le monde en allé, la table de bois clair et
la bougie nécessaire
•
à
la dernière bougie mouchée par le premier vent
d'aube, sur les lattes de la table sans vernis,
des stalactites en blanc, comme les larmes de la
neige
•
elle
s'adonnait au plus aux seules notes très
petites, toute fin de la musique et début du
grand chant
•
cette
route à l'intérieur qui allait vers nulle
part, il la longeait surtout pour la traduire
vers elle, tendresse à jamais et rivière de
silence
•
l'entrée
dans le pays profond et l'accès blond, il les
demandait sans rien dire à ses yeux de beauté,
parfum vrai du jour et langage bleu des fleurs
•
première
nervure des herbes, elle s'arrêtait au tout
bord du chemin et parlait sans un mot à ses
petites soeurs les fleurs, lilies et
marguerites
•
un
peu / beaucoup / à la folie mais nulle passion
à l'attachement du chèvrefeuille, un parcours
libre, une tendresse d'éclair
•
petit
à petit, le sang des bougies se tait, le temps
fond en lui-même, la nuit s'avance et c'est
soudain le soir
•
par
la grâce de sa beauté vers le crépuscule,
reflet de glace l'hiver sur le fjord, des pleurs
lui venaient tout soudain qui ne savaient se
taire
•
au
collier qu'elle tenait en sautoir à son cou, le
fil du temps et les perles des larmes
•
ce
que ses larmes avaient peut-être à lui
souffler en silence pour rien, elle ne prenait
pas le temps de l'entendre mais filait dans la
nuit subreptice, invisible, à la norvégienne
•
mille
fois d'abord le vent et sa tristesse trop seule,
le nom rivière de camilla gjørven, l'étoile
du nord et le chemin perdu, préséances blondes
•
il
ne se rendait pas au nord en lui (la sente en
bleu et le silence très simple) mais n'allait
tout au plus qu'à l'exact contraire des mots
dont il avait rêvé, impasse et fausse route
•
et
pour seul trésor pauvre, une encre éteinte,
des sons qui ne trouvaient musique, mains trouées
par où fuyaient les mots qu'il aurait souhaité
dire, rivière du blond et accents de duino
•
de
cette mer précise qu'elle était, la norvège,
il n'avait ni l'eau ni les vagues, la clé, rien
que le souvenir, laisse et écume
•
quant
à l'impossible dans la vie (elle revenant à
leur paix tant aimée, leurs doigts tissés en
reverdie), il le rêvait comme il pouvait,
souvent mal et sans mot
•
le
ciel était vide, la rivière sans eau, veuves
les étoiles de jour
•
la
loi de perte voulait ceci : ses larmes ne séchaient
pas, ses doigts le quittaient, l'encre gelait
ses veines, il n'y aurait que lui
•
ce
qu'il avait perdu (ce qu'il était), il ne
savait en retrouver la voie mais pouvait tout de
même en rallier la route rouge, accents du
chant et traits de son visage
•
le
haut chant triste, la pluie l'entonne en silence
et la neige en flocons, note sur note et
composition sombre
•
ce
coutelas de douleur, il se voyait mal s'en délester,
le reléguer, voire s'en faire l'exception, la
route passant aussi par ce fil
•
à
perte de nord, on le verrait errer sans raison
et sans but, laissé de tous, lassé de lui
•
jusqu'au
matin fermait ses portes, les rivières étaient
nues, le silence sans défense
•
vega
si l'on veut, la lyre et le chariot, les moutons
blancs des marées sous l'étoile du berger mais
un ciel malgré tout sans étoile et sans nord,
un espace vide, jachère de rien
•
né
d'un manque, ouvert par perte, ne sachant pas et
ne trouvant jamais, il ne voyait le monde que
voilé de ses larmes et de mal, de sang en lui
et de silence brutal
•
il
ne savait que faire, les mondes se détruisaient,
tout se fermait par une clé d'impossible,
malheur et songe
•
quant
au grand silence blanc que lui tendrait sa mort,
l'empire des neiges, il lui en voulait plus que
tout de lui dérober l'amour
•
aveugle
à canne blanche sur la neige
•
fil
de l'encre, fil des larmes, confluence terre
blonde
•
l'or
du visage, les sillons des empreintes sous les
doigts qui caressent, l'iris de l'oeil qui
regarde mais tout de même les larmes
versées pour identité vraie
•
ce
qu'il ignorait de lui, ses larmes le devinaient
davantage que les sibylles en leur antre, que la
place saint-marc du café ou le cristal de la
gitane (les lames d'épée du tarot) mais
l'emportaient au fil des joues, le laissant
seul, inconnu et sans rien, privé de tout, ôté
de lui
•
il
ne s'agissait pas de contrer les larmes qui le
dansaient, de les tarir ou de les taire mais au
revers de les vivre libre, les traverser sauvage
•
de
l'eau des pluies ou de celle des larmes, leurs
cousines en petit, il ne savait au juste quelle
était la plus pure et celle de son baptême précis
•
calmement
calmes, simplement simples, seulement seules,
larmes de cœur
•
via
la route la plus exacte, le raccourci de fer et
la gangue de la foudre
•
pleurs
pour pleurs, les larmes le traversaient sans se
soucier de lui mais en se souvenant d'elle et
cela seul comptait
•
aussi
peu que les pleurs puissent dire, au plus près
du silence, le plus exact des larmes
•
il
se devait aux pleurs qu'il était, la saison
lourde, sac et pillage du sang, cœur crevé et
croix du malheur, immense silence du temps
•
larmes
des mots, rivière du temps, passerelle de lin
et cours d'eau des silences
•
comme
l'eau dans l'eau,
le feu dans le feu et le silence dans le
silence, jusqu'aux larmes pleuraient, l'intérieur
de l'eau, fibre et matière des choses
•
les
larmes ne troublent pas le cours de l'eau mais
s'y diffusent sauvage, s'y perdent ou bien s'y
trouvent, s'y noient sans doute, les rivières
pleurent aussi
•
de
chacune de ces îles qu'on disait nées des
larmes des dieux, il était l'insulaire
malheureux, l'échoué dévasté, le robinson détruit
•
aux
heures les plus vives, l'acmé du mal, la charge,
ses mains elles-mêmes pleuraient, crue des
larmes et rivage impossible
•
de
l'aubier à l'écorce, du ciel à l'azur et de
l'or même au blond, moins de distance que de la
larme à son pleureur
•
le
mot de neige dans celui de norvège et
le silence dans la musique
•
les
larmes pleurent même le pouls de la rivière,
la voix des fleurs et le murmure des mers, les
larmes pleurent tout
•
à
force de tant et mal pleurer, des ravines sur
ses joues, un passage pour le mal et la foudre
du silence
•
le
fil du temps par le chas de l'aiguille des
montagnes de norvège
•
la
mer pleure moins que le fleuve et la rivière
moins que le ru ou que les gouttes de l'eau
•
qui
pleure le plus pleure le moins
•
à
la palette de sa tristesse, les pleurs de
boabdil, le rose blessé des murs de troie,
chacune des teintes de la défaite, des larmes
de la couleur de l'arc-en-seul
•
nuit
obscure, jarre du pire, vase florale des rivières,
abysses du pétrole ou adret des versants, tout
était cousu de fil blond
•
pas
des pleurs d'une nuit d'encre, des larmes de la
couleur de ses cheveux, le blond définitif
•
au
tamis de son encre, les parcelles de la fine
douleur, ses particules et pour finir la nature
même de l'or, des larmes de la nation du blond
ou de la pluie en feu, oriflammes mouillées,
armoiries liquides
•
les
pleurs que l'on verse pour une femme blonde sont
des larmes en or
•
les
larmes sont proches de l'invisible comme le
blanc l'est des neiges de là-haut, du lait des
vaches sacrées de l'inde ou des murailles
aimantes du taj
•
si
certaines larmes font croître le chèvrefeuille
qu'elles lancent vers le ciel, d'autres l'achèvent
plus sûr, l'arrêtent, l'empêchent, le noient,
l'enfoncent dans ses artères, le tuent de
parfum blond
•
sève
oblige, les lèvres du chèvrefeuille se doivent
aux mots nus, musique simple et parcours dans le
temps
•
ce
grand bleu de silence et de calme, la route de
neige et le destin des veines, comme un parfum
de chèvrefeuille, le galbe des ombres du taj
mahal
•
ce
que l'aiguille de la boussole déchire en lui,
son frétillement d'acier au pôle (l'or du
nord), les murs du taj et les ailes vertes du chèvrefeuille
•
à
de certaines heures trop lourdes, un niagara de
larmes, une tristesse pour la norvège mais
l'amour malgré tout, un taj mahal de chèvrefeuille
•
le
blanc des formes du taj mahal autant que le
rouge vif des baies du chèvrefeuille, trois
gouttes de sang sur la neige, rive ténue,
fine musique
•
le
chèvrefeuille ou bien le taj mahal, quoi qu'il
en soit les mondes purs, quelque chose du cœur
et du nom de camilla gjørven
•
au
nord du nord, plus loin que la neige infinie,
les noces de l'inde et des norvèges, un chèvrefeuille
à la blancheur de taj, une plante enfin
sentimentale
•
il
leur donnait sans regret la lumière et le sud
qu'ils goûtaient pour prendre solitaire des
routes de nord et de mort
•
qu'ils
brûlent du feu d'excès de leurs étés, du
soleil brut de leur orient, ardeur des villes
d'empire et royaume de cigales, se fondent
hiroshima à leur folie de sud mais de grâce
dieu m'accordent par pitié pure ce nord aimé
au-delà des raisons qui est mon chemin blanc,
neige la plus pure foulée par âme et mon
portrait le plus intime, miroir enfin où je ne
serais plus (propos du chèvrefeuille)
•
qu'ils
cessent malades sous le crime qu'est l'été, la
furie des lumières et se soûlent à périr du
sud qui les prend mais me laissent filer libre
vers le blanc de la neige, mon visage en très
calme et tout autant le chant de mon silence (vœu
de chèvrefeuille)
•
que
leur été les prenne et qu'ils s'enivrent à
plus soif de feu solaire si tel est leur lot de
lumière mais me permettent de rêver tout au
nord ma petite étoile vive, astre du sort et de
mes lignes, grande vie réelle et blanche, mon
vrai visage sous le silence (incise du chèvrefeuille)
•
qu'il
se consument au feu dément de leur lumière,
que l'épée de l'été les traverse, les
crucifie si tel est le rêve qu'ils en ont (les
traits de leur visage) mais par pitié le
silence et le calme, grande paix blanche au nord
de tout et unique pétale à la rose blonde des
vents (souhait de chèvrefeuille)
•
...qu'ils
se gavent de sud à plus faim et se brûlent
d'orient, songes et lumière, mais que nul ne
profane le blanc qui est le visage vrai, la clé
parfaite qui n'ouvre rien...
•
...
mon nord qui est mon visage doux, ma paix aimée
et route plus douce que soie puisque la neige en
est, été du blond...
•
au
sud de leur sud, un orient de mille et une lumières
mais pas la teinte précieuse qu'elle seule détient
et le miracle en or (un lieu enfin sans sud, un
pays bleu sans ombre)
•
le
feu de l'été (tout ce sud), il était loin de
le confondre avec son or à elle, entaille vive
et défaite qui n'aurait pas de fin
•
plus
que le dard de leur été et la lumière de leur
suds ou orients, la mer du nord et partant l'éclat
de ses yeux
•
pour
unique flèche à éros, l'aiguille de la
boussole fichée plein nord
•
on
le saurait par son amour aimant du nord, grand
songe de blanc sur la rive plus précise et
delta de la neige, par le silence enfin dont il
était capable, haleine de brume sous ses lèvres
muettes par haut froid
•
saumon
de sa mémoire, il remontait à force de muscles
l'amont brutal des mers pour renouer sauvage
avec les eaux de sa naissance et mourir libre au
moment de l'amour, note précise et déchirure
de l'eau
•
pour
ce qui est du songe en or(aimer), il ne prétendait
pas en être le rêveur mais rêvait juste d'en
être le rêve
•
quant
au grand songe qui l'avait pris, pur chant de
blond et de silence, il le laissait le parcourir
sans opposer de résistance
•
jamais
aussi peu lui-même qu'en silence vers le nord
à errer dans la neige, jamais aussi heureux
•
que
le feu blanc le prenne, que le silence
l'emporte, l'empoigne dans sa torche et
l'abandonne perclus tout au bord de nulle part
(l'invisible)
•
auréolé
de tant de neige, il n'en brûlait pas moins
dans le feu du silence
•
ici,
au nord, où croissent des fleurs pour les
yeux de personne, la neige sauvage, l'eau
libre et le vent qui ne sait obéir
•
vers
le pays très seul qui est aussi la lande des
larmes, la neige exacte sous le pas et la rive
la plus blanche du clavier (vers un soleil de
neige)
•
le
nord se passait de ses mains pour s'écrire, le
traversait sans mal et s'inscrivait invisible
sur la neige de la page, simple sans un bruit,
flocons d'accents et puis toute petite musique
claire
•
au
très large des côtes où rien n'est très
possible et le silence très bleu
•
son
journal du nord, la neige l'écrirait à sa
place en des mots invisibles
•
au
nord de tous les nords, de l'autre rive des
neiges, une contrée sauvage et libre, une terre
bleue
•
son
corps placé au plus nord, il n'en saurait pas
davantage sur elle, n'entrerait pas dans le mystère
aigu, la blessure si profonde et le songe aussi
bien, mille notes de musique mille fois
•
il
l'appelait où elle ne viendrait pas, les mots
qu'il ne pouvait et le grand silence nord, hiver
mieux que l'hiver
•
au
nord parce qu'il le faut, en un pays plus loin
que l'empire des airelles et le blanc de la
neige, vers l'impossible absolument
•
dans
le pays qui n'est pas, même le lait est
d'un noir de pétrole, l'hermine souille la
neige
•
au
nord du nord de lui-même, au plus extrême des
routes qu'il y eut et par le silence blanc où
les mots ne vont pas
•
moins
noir sur blanc que blanc sous noir : toujours
d'abord la neige
•
sur
son métier à aimer, à sa trame de silence, il
ne croisait pas les péans glorieux et les
hymnes trop hauts mais tissait volontiers en
concert les toiles d'araignée des rosées de
norvège et les fils de la vierge, voix plus
minime sous le ciel, quasi déjà musique
•
quant
à chanter plus haut, il ne pouvait simplement
pas, baissant la voix vers les choses plus
petites, murmure des bulles à la surface
profonde de l'eau ou même haleine du vent
•
ce
qu'il avançait d'elle, il le glissait discret
sans en faire une histoire au vent du jardin
bleu et le soufflait
aux très petites musiques, tibia ou
flageolet, triangle d'or en forme de cœur et
quadrature du cercle
•
par
le ténu et par le fin, via le chas du cœur,
chemin minime et route la plus petite qui soit,
guéret de l'encre et passage vrai des pleurs
•
par
seulement les notes d'une musique aussi grêle
que les gouttes de la pluie ou les larmes,
jusqu'à peut-être l'invisible, les rives
blanches du silence
•
on
ne pleure pas en majuscules ou en gestes de théâtre,
le chemin seul se vit dans le grand silence
vide, fifre moins que tambour
•
par
des brins de mots simples, une misère d'encre
et les accents les plus fins qui se tissent, un
ruisseau d'invisible, une musique légère, légèrement
•
là
où se donnent rendez-vous les fleuves criminels
et les poignards des autres mondes, l'encre d'aimer
et le vaste silence qui prend tout
•
à
placer ses accents, il ne cherchait au petit
jamais que le chas de l'aiguille de son cœur,
chanson et destruction, flamme claire en sa
toute naissance sombre
•
il
posait moins ses mots sur la peau de la neige en
un jeu de brindilles, un mikado d'osier, qu'il
ne passait par eux pour disparaître afin qu'il
n'y eût qu'elle
•
humble
comme l'herbe ou bien la neige, servant d'une
encre vers elle, page de la page et
sherpa des grands monts de norwège
•
dire
le très grand amour par les mots très petits
•
à
la toute fin de tout (l'enfance), il deviendrait
le premier mot de la première conjuguaison, le
petit verbe chéri : j'aime / tu aimes / il
ou elle aime
•
la
route où la nuit d'encre croisait l'or de norvège
(la sécante de la foudre), il se devait de
l'emprunter sauvage, destin de velours, pure
perte et grand fleuve libre
•
il
ne posait jamais de majuscules à la naissance
du souffle et passait très en hâte au large
des mots de sept lieues pour s'en tenir plus
pauvre à de simples silences, été le plu fin
à la pointe de l'aiguille et musique si légère
•
plus
que les orages d'encre, l'ondée fine des
voyelles / plus que les majuscules, les
minuscules / plus que l'ordre des raisons les
mots rouges que l'amour dit en nous
•
rivière
de diamants des étoiles ou bien pas, rivière
d'enfance à la pierre blanche ou non, il
n'y avait de rivière sans rivale que celle de
ses cheveux en feu
•
ce
qu'il disait d'elle, chant blondé, lai de la
voie lactée et blanc des murs
•
pour
rien au monde n'enfreindre le serment d'amour,
justesse des lèvres et tendresse de la main qui
caresse
•
honni
soit qui mal y aime et ignore tout des larmes,
brasseur de vent, parleur de vide
•
une
langue tissée de silence et qui aime, paix
blonde et calme vif, seuil de tout et des choses
incertaines
•
on
ne perd pas le nord, on se perd en lui, on
continue sauvage
•
qui
vit le poids du seul connaît aussi celui des
larmes
•
à
de certaines heures plus profondes que schubert
ou que brahms, même le silence pleure, la lumière
•
on
ne pleure pas en silence, on pleure le silence
•
on
ne pleure pas avec les yeux, on pleure avec le cœur,
les larmes sont le sang invisible
•
parce
qu'il faut que cet amour soit dit, que les mots
le rencontrent et que l'encre le rende, parce
que
•
il
faut que le silence ait lieu, il faut que tout
soit parce que tout vit, et le plus clair du
chant et le très fin du sang
•
il
faut que les larmes larment, que les pleurs
pleurent et que saigne le sang, il faut que le
pur mal ait lieu
•
à
l'invisible nul n'est tenu mais tous se doivent,