essai
de Yasmine Getz sur la présence de la muse dans la poésie française
moderne
La ronde des
muses
En
cliquant sur les noms des 9 Muses ci-dessous, vous
obtiendrez la version agrandie de l'aquarelle que chacune
d'elles a inspirée au peintre
Christian Gardair.
« Toutes
sont jeunes, également belles, quoique différentes dans leur genre de
beauté. »
« Elle est
tout entière dans ses yeux fermés, et toute seule avec son âme, au
sein del’intime attention. »
(Paul Valéry)
Adresse aux Muses
Votre tâche,
la première, fut d’éveiller cette âme qui dormait dans
l’enfance.
En premier,
pourtant, venait la beauté (épaules, courbes du corps, équilibre de
l’oeil et du sourire), puis, comme autant de feuillets d’un nouveau
livre s’ouvraient des raisons, des sens insoupçonnés.
Muse,c’est bien ainsi que je dois vous nommer puisqu’il ne me fut
jamais vraiment donné de vous rejoindre. Vous êtes intervenues
souvent, mais de loin, en dépit même de votre peau, et toujours trop
brièvement, afin de me conduire ou me déplacer. Mais aucune des
heures qu’ensemble nous avons vécues ne fut plus durable que sur le
papier où en définitive elles avaient vocation de s’inscrire
Je ne ferai
de vous aucune image taillée. Je ne soulèverai pas le voile. Il
m’importe que vous restiez étrange. Et que vous restiez, enfuies ou
enfouies, les maîtresses de ce qui s’écrit.
Il
vous appartient de veiller sur le matin du monde aussi bien que sur sa
mémoire, puisqu’avec vous perdure quelque chose du commencement.