Jean-Pierre Verheggen

Un écrit-vain de première glandeur


Jean-Pierre Verheggen

Vie et mort pornographiques de Madame Mao

Hachette éd., 128 p.


Article de J.-M. Maulpoix publié dans La Quinzaine littéraire du 16 juin 1981

Un roman à boudoirs, plein de verve et de verges, de noeuds et de péripéties pathéticiennes; un cul-nul de scènes zobcènes... Comment nommer cet opus-cul, ce livre-lèvres, cet abaisédaire analytique, qui mériterait de figurer - par sucecription - imprimé sur verge d'ivoire, parmi les plaquéquettes et les inculnables de la bitebliothèque de l'Académie ? Fiction-miction ? Bluette-braguette ? Fesse-fresque ? C'est une aculmulation démentielle de gestes obcènes et de sécrétions inguinales...

Madame Mao, star du porno, fait sa révolution cul-turelle. Elle gnou gnotte, elle gargouille, elle croupionne, elle bichote; elle se fait becqueter la moule marinière. Sous sa conduite (dans son con d'huitre), la Bande des Quatre bande comme huit.

En préférence et en postfesse à cet ouvrage de dame, Jean-Pierre Verge et Gaine nous éclaire: « Pour ce qui est de l'écnture, le récit qui précède - n'était-ce le plagiat terminal de Sade ! est, tout entier, un remake mécaniste et ironique de la porno-littérature. » Une sorte d'apérotique, quoi, bu à califourchon sur le zinc en débitant des insanités. Une joyeuse niaiserie ordurière... La vraie pornographie baise la langue même: « En catabouzllant, tchouc-tchouc nougat. Dans le corps même de ma langue. dans son puits sans fond. Son trou. Son perthuis! Son son perdu! »

D'où, à la fin du livre, une quinzaine de pages succulentes, comme le dessert du désir, la quintessence du suc séminal, l'outre-foutre harmonieux. La langue, devenue sexe, éjacule par tous ses pores et ses papilles. Verge et gaine est alors un écrit-vain de première glandeur.


© Jean-Michel Maulpoix, 1981.