Accueil | Sommaire généralBiographie | Bibliographie | Pages lyriquesManuscrits  | Galerie | Traductions 
Anthologie contemporaine  | Pages critiques sur la poésie modernePages critiques sur la prose | Cours et séminaires 

Le Nouveau Recueil | De l'époque... | Informations | Rechercher | Liens | E.mail  

 

Judith Chavanne

Gestes et oiseaux, fleurs et mots.

(extrait)

 

La démesure de ce qu'un être un jour ressent,

il se demande comment loger

cela en lui, sa cavité.

 

C'est comme le ciel tout entier qui pèserait

sur la ravine,

voudrait s'y faufiler.

 

On trouve heureusement au jardin

des fleurs étrangères à tout épanchement,

 

des tulipes

à la poussée si pleine de rectitude,

 

dont le bulbe, l'origine tint au creux d'une paume,

tandis qu'on serrait

l’outil à retourner la terre de l'autre main.

 

 

 


 

On avait noué,

c'était au temps frileux des derniers jours de mars,

une écharpe au tronc du bouleau.

 

Habiller l'arbre de laine

on eût dit un appel

à la mémoire fouillant un autre geste dans l'ombre

 

quand la nuit, l'amour, dans les rues ventées,

trouva son mouvement peut-être le plus sûr :

 

l'un avait passé l'écharpe au cou de l'autre,

un peu de sa chaleur demeurant dans la laine.

 

(extrait d'un poème publié dans le n°74 du Nouveau recueil)