Bio-bibliographie de
Jean Gabriel Cosculluela
Lauteur
Né en 1951 à Rieux-Minervois (Aude). Origines aragonaises (le Sobrarbe, province de Huesca). Vit à Rieux-Minervois et en Haute-Ardèche. Ecrivain, traducteur (de lespagnol*), éditeur (depuis 1983, directeur de la collection Lettre Suit chez Jacques Brémond. Conservateur des bibliothèques.
Depuis quelques années, travail avec les artistes: éditions courantes ou livres singuliers (Martine Bergoin, Anne Deguelle, Claire Dumonteil, Luce Guilbaud, Martine Lafon, Jacqueline Salmon, Anne Slacik, Anik Vinay, José Manuel Broto, Joël Frémiot, Francis Helgorsky, Jean-Louis Fauthoux, Joël Leick, Thierry Le Saec, Serge Plagnol, Émile Bernard Souchière, Daniel Vassart).
Traducteur de lespagnol (Alfonso Alegre Heitzmann, Angel Campos Pampano, Miguel Casado, Antonio Gamoneda, Miguel Hernandez, José Luis Jover, Julian Rios, Pedro Salinas, José Angel Valente...)
Commissaire dexpositions: Éloge du papier (1988) pour la Bibliothèque Départementale de Prêt de lArdèche, Jacqueline Salmon (2000), Anne Slacik (2001), Jan Voss (2001) pour le Groupe dArt Contemporain (Annonay).
Dirige un Cahier Joë Bousquet à paraître aux éditions le Temps quil fait, et toujours du même auteur la publication de fragments inédits de carnets également à paraître La Nuit qui nous donne des yeux aux éditions la Passe du Vent et des fragments inédits du même auteur Maigre nudité du noir à paraître aux éditions Atelier du Gué.
Publications dans de nombreuses revues françaises et espagnoles.
Co-direction & animation de plusieurs numéros de la revue Rosa Cubica (Barcelona): Paul Celan, Pierre Reverdy, Nord-Sud, José Angel Valente
Les publications
livres éditions courantes
- LAffouillé, Ed. Jacques Brémond, 1980
- La Lettre ôtée de Tou, Ed. À Passage, 1984
- La Main de Julien, récit, Ed. Atelier des Grames, 1986
- LEau, Ed. Atelier des Grames, 1989
- Le Lointain est bleu, Ed. Compact, 1994, avec une adresse au lecteur de Roger Munier
- Vers le regard, Ed. LArt et la Manière, 1994
- S.T. in Critiquer la critique ? , Ed. Ellug, 1994
- Terre et bleu, Ed. Tarabuste, 1995
- là-bas là-bas , Ed. à Demeure, 2000
- Peu de mots pour commencer in Il faudra que je me coupe les doigts , Ed. Voix dEncre, 2000
- Le Livre par attente in LAffiche, revue murale de poésie: 10 ans de création , Ed. Le Bleu du ciel, 2000
- Buée in Dans les bruits du monde , Ed. Le Hêtre-Pourpre, 2000
- Notes, étoilement... in Joë Bousquet ou le Génie de la vie , Ed. Cahiers Joë Bousquet et son temps, 2000
- Terre dombre, Ed. Voix dEncre, 2001, avec une préface de Bernard Noël
livres singuliers avec des artistes
- Mandorle , Ed. Tarabuste, 1992, avec Anne Deguelle
- Une Porte de jardin , Ed. de lArbre, 1994, avec Daniel Vassart
- Trouver labsence, avec Anne Slacik, 1996-1997
- La Terre cette couleur, avec Anne Slacik, 1997-1998
tous deux à lAtelier dAnne Slacik
- Terreta , sur un galet de terre, Ed. Atelier des Grames, 1999, avec Émile-Bernard Souchière
- Sur le sol sec de la figure , Ed. Post-Rodo, 1999, avec Martine Lafon
- Noir lumière , Atelier Fauthoux, 2000, avec Jean-Louis Fauthoux
- là-bas là-bas , à Demeure, 2000, avec Anne Slacik
- Feu dehors nuit noire , Atelier Fauthoux, 2000, avec Jean-Louis Fauthoux
- Temps secret , Atelier Thierry Le Saec, 2000, avec Thierry Le Saec
- Rouge seul in Jai dit Rouge Ed. Post-Rodo, 2000, avec Martine Lafon
- LOdeur de brûler loubli , Ed. Zéro linfini, 2000, avec Joël Leick
- Moins un corps , Atelier Joël Leick, 2000, avec Joël Leick
- Âpre aveuglement , Ed. les Yeux les mains, 2000, avec Claire Dumonteil
- Dehors nest pas déshabité , Ed. LAmourier, 2000, avec Serge Plagnol
- Dalet , Ed. Les Yeux les mains, 2001, avec Claire Dumonteil
- Non sans , Ed. Filigranes, 2001, avec Jacqueline Salmon
Textes dans de nombreuses revues depuis 1970, en France Actuels, Aires, Anima, Arpa, Banana Spilt, Le Bout des Bordes, Les Cahiers de la Vierge Noire, Le Cahier du Refuge, Entailles, La Fabrique, Faire Part, Friches, LInstant daprès, Jalouse Pratique, Jungle, La Main de Singe, Noire et Blanche, Le Nouveau Recueil, Pictura Edelweiss, Poésie 92, 94 & 95, Recueil, Résonance, Scherzo, Sotto Voce, Sous Aucun Prétexte,Terriers, Textuerre, Triages, Tribu , Voix dencre et en Belgique , Filigranes, Le Journal des Poètes, Revue et Corrigée, Vérités, La Vigie des Minuits Polaires , en Espagne, Espacio/Espaço Escrito, La Ortiga, Paradiso, Rosa Cubica, El Signo del Gorrion, Syntaxis., Zurgaï... en Italie, Offerta Speciale..
Les lectures publiques
de 1980 à 1999, nombreuses dont Maison du Livre et des Mots-La Chartreuse à Villeneuve-lez-Avignon, Centre Pompidou à Paris, Le Cloître des Prêcheurs & La Cité du Livre à Aix-en-Provence, Médiathèque Pontiffroy à Metz...
e Grenoble, Quimper et la Roche-sur-Yon, CIPM Centre International de Poésie à Marseille, Maison Joë Bousquet à Carcassonne...- 2000: Bibliothèque Municipale de Pau, Espace La Poudrière à Narbonne, Médiathèque Pierre Bayle de Besançon, Médiathèque Municipale de Roanne, Librairie Notre Temps à Valence...
- 2001: Médiathèque Municipale de Teyran
- 2002 Médiathèque Municipale de Voiron...
À consulter
Dossier Jean Gabriel Cosculluela, avec Miguel Casado, Rafael José Diaz et Bernard Noël in revista La Ortiga n° 8-10 (Santander, marzo de1998)
- Écrivains aujourdhui (Ed. Arald / Bibliothèque Part-Dieu Lyon / Drac Rhône-Alpes, 2000)
- Auteurs et traducteurs en Languedoc-Roussillon (Ed. Centre Régional des Lettres Languedoc-Roussillon, 2001)
Courriel
jg.cosculluela@wanadoo.fr
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Jean-Gabriel Cosculluela
D'un retrait
Extraits d'un livre inédit
à Muriel Seauve
en pensant à Walter Benjamin & Paul Celan
Lécrivain est dans lespace du retrait. Retrait trop délaissé aujourdhui. Ici, lécrivain tend la main et lécriture traverse. Elle traverse lespace du livre, elle est déjà dans la tension de la lecture.
La main de lécrivain se mesure à la lettre aux mouvements de l absence, à lénergie du silence qui ouvre le moindre mot. Il y a celui qui traverse la frontière serrant le moindre mot dans sa main. Il y a celui qui traverse la langue ruinée et encore un autre mot, source en serrant déjà la main du lecteur.
Un serrement de mains
(Paul Celan)
Le tournant de chaque page souvre sur lhospitalité de toute absence, sur lhospitalité de tout silence. Ne reste à lécrivain que le geste oublié de samuïr dans des livres dheures abruptes, perdues, de s y exposer à la matière du temps, de sen étonner. Le silence est la main de ladmiration, de la traversée, de la reconnaissance.
à Marc Pessin
Pourquoi écrire ? Au fond, lécriture a lieu sans lieu. Il ny a lieu décrire quà moments perdus -cest à la lettre-, quà bords perdus. Le mot est seul et senracine dans cette solitude: il ne pense plus quau moment même et au bord de la pensée. Il nécoute que là et déjà au-delà de lui-même.
Être enraciné dans labsence de lieu
(Simone Weil)
&
Je ne pense pas, jécoute
(Marina Tsvetaeva)
Chaque mot est avec son ciel, il est avec sa chute, son creusement.
Écrire, cest le seuil dun lieu où demeurer errants, le moment décrire est perdu, le bord décrire est perdu.
à Annie Cohen et à François Barat
à Caroline Sagot-Duvauroux & Michel Anseaume
Sous les mots, plus bas, encore une tombée de mots, les notes prises dun torrent, plus bas, noir sur un carnet, noir lumière sur le carnet, lattente se répète et déborde le temps, les mots ne laissent voir que le silence vers la tombée,
Je suis un être dilué... sil ny avait pas toute cette eau, je serais une pierre
(Bram van Velde)
De sa bouche séchappe la buée de la prière .... Nêtre rien quéveil
(Israël Eliraz)
descendre loubli, laisser tomber, au-delà de la prière, il fait encore mot dans loubli, loubli tombe à torrent , ne dire que le torrent ce nest quun mot dans la gorge, ne pas renoncer à limpatience, à la pauvreté du silence, à labrupt et la buée du mot sur la pierre au bord, dire quici loubli est difficile à saisir, un trou au-dessus ou au-dessous retarde loubli, noter sans arrêter, labrupt et la buée du mot ne sy abîment pas.
à Antonio Gamoneda
sans oublier Patrick Wateau
Cela rappelle difficilement la lumière. Ce sont des mots déjà déchaussés dans le vif et le vide. Comment ne pas boîter un peu déjà sur la terre comme au ciel, fugitif dans le vif ?
la marelle du pays inconnu
(Patrick Wateau)
Se ressourcer comme noir sur la neige déjà de la marelle. Cest lembardée dans la simplicité et la poussière âcre de la disparition. Rien, simple. Un mot tombe, un autre, pas. La couleur à vif la couleur au point de brûler au point de prendre à la gorge de la poussière soulevée dans la lumière. La terre le ciel, pas derre, Rien ne reste que lâcre, que le rauque, rien ne reste que linconnu dans la voix de poitrine. Dans le vif, dans le vide, lobscur se dissipe dans la poitrine si nue, si profonde comme si nous allions heurter la lumière.
© Jean-Gabriel Cosculluela, 2001
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